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hauts-de-seine
Dossier
Conçu pour abriter les collections indiennes du prince de Galles, futur Édouard VII,
lors de l’Exposition universelle de 1878, le pavillon des Indes, alors anglaises, renaît
enfin. Dix mille feuilles d’or recouvrent ses bulbes.
INDES DÉSIRABLES
(1878-2013)
COURBEVOIE
i
l y avait foule pour l’inauguration, veille des
Journées du patrimoine. En face, la tour Eiffel, assemblée
en son temps à Levallois, scintillait de tous ses feux. Celles
de LaDe
́
fense n’étaient pas loinnonplus. L’ambassadeur
de l’Inde était là, le superbe chorégraphe Raghunath
Manet aussi, dansant et jouant de la vina (notre photo).
L’assemblée parlait bien sûr de la « magie du lieu ». Le
député-maire Jacques Kossowski se félicitait des divers
mécénats, notammentceuxde laFondationduPatrimoine
etdeTotal, ainsi quede laparticipationfinancièrede l’État,
de la Région, de la Drac et du Conseil général. La restau-
ration étant revenue à environ 2, 5millions d’euros.
Une fête d’autant plus belle et forte qu’il y avait urgence!
Proprie
́
te
́
de la ville deCourbevoie depuis 1951, le pavillon
des Indes, situe
́
dans le parc de Be
́
con et inscrit a
̀
l’inven-
taire desMonuments historiques en 1987, connaissait un
état de délabrement avancé. Une restauration comple
̀
te
s’imposait. Lors d’une visite, en novembre 2011, Fre
́
de
́
ric
Mitterrand, alorsministre de laCulture et de laCommu-
nication, sous le charme entrevu, s’était engagé à parti-
ciper à la préservation du site.
Un belvedère sur la Seine
Un an complet de travaux délicats fut nécessaire pour
restaurer en totalité lepavillon«à l’identique». Les artisans
d’art se prirent au jeu sous la houlette de FrédéricDidier,
architecte en chef des monuments historiques,
« pour
conserver l’esprit du lieu, il nous a fallu remonter dans le
temps »
, tous respectueux de l’histoire de ce petit bijou
«marahadjanesque ». Car tout commença sur les bords
du Gange où fut conçue, par un architecte anglais, et
sculptée, par des Indiens, sa fragile architecture de bois,
dotée de coupoles a
̀
bulbes rappellant inévitablement le
TajMahal.À l’Expositionuniversellede 1878, seizemillions
© Yann Rossignol
