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partie des États-Unis, ce qui représente

des zones très peuplées, pourraient être

touchées par la baisse des précipitations.

En revanche, d’un point de vue clima-

tique, la Sibérie, leCanada et la Scandina-

vie deviendraient plus habitables qu’elles

ne le sont aujourd’hui. Selon Jean-Pierre

Dupuy, auteur du livre

Pour un catastro-

phisme éclairé

, il faut travailler à l’anticipa-

tion de ces grandes transformations.

Les conflits graves se superposent sou-

vent aux changements climatiques, voire

même découlent des problèmes clima-

tiques. Il y a deux scénarios : l’un qui

consiste à penser que les pays d’accueil

vont repousser ces populations, avec

beaucoup plus demorts que nos guerres

n’en ont créées. Un autre scénario serait

de construire des lieux pouvant accueillir

plus de monde, mais la question finan-

cière se pose alors. Aujourd’hui les ban-

ques créent de la monnaie à partir d’une

créance ; cela suppose un mécanisme

rentable dans un délai aussi court que

possible. Il faudrait pouvoir créer une

monnaiedédiéeà ces

aménagements.Or

du point de vue des négociations avec le

Fondsmonétaire international, onenest

loin !

Un autre défi est celui de la montée du

niveau des mers. Il y a quelques années,

on prévoyait une augmentation de 60

centimètres à l’horizon2100, aujourd’hui

on parle de 7 mètres si c’est la calotte du

Groenlandqui fond. Etsi c’estlePôleSud,

c’est plutôt de l’ordre de 60mètres ! C’est

loin d’être négligeable et la plupart des

villes côtières sont concernées. Les Pays-

Bas ont commencé à faire des maisons

flottantes. Dès 1995, nous avions organisé

un colloque sur les cités marines et les

bâtis sur du flottant. Déjà, l’aéroport du

Kansai dans la baie deKyoto est construit

sur remblais etprojetteunepisteflottante.

Enfin, les irrégularités climatiques consti-

tuent également un défimajeur comme

les tornades. Depuis undemi-siècle, elles

ont frappé en particulier les États-Unis.

Les événements de ce type sont plus

violents que ceux du passé. Par ailleurs,

dans une mesure que l’on ne peut pas

estimer aujourd’hui, la tectonique des

plaques est susceptible d’engendrer des

tremblements de terre ou des tsunamis

comme ceux d’Indonésie ou de Fuku-

shima.Après ces événements, on sait que

les plaques sont en train de bouger, le

Japon étant particulièrement vulnérable

ainsi que la Californie.

Vous parlez de « jardin planétaire »,

qu’entendez-vous par là ?

Les villes sont approvisionnées par des

agricultures et de la pêchequi se trouvent

loin de leurs centres. Cela engendre un

trafic qui consomme énormément

d’énergie. Comment gérer ceproblème ?

Plus de 50%de lapopulationestàprésent

urbanisée et on tend vers 80-90%. Éloi-

gner le lieu de la production de sa nour-

riturepeutconduire àdes tensions consi-

dérables.

Par ailleurs, la nature est dégradée du fait

des engrais et de la chimie, les ressources

aquatiques épuisées par la pêche indus-

trielle, etc. Au sein de notre association

Prospective 2100, nous pensons que l’idée

du « développement durable » est un

oxymore car onmet en premier le déve-

loppement sous-entendu « écono-

mique » et en seconde place « durable »

pour tempérer les objectifs. Le concept

correct, ànotre avis, c’estle« jardinplané-

taire », autrement dit l’homme jardinier

de la nature, par plaisir autant que par

nécessité.

Si l’on veut que les populations prennent

soinde lanature, elles doivent être impli-

quées et exprimer leur amour de la

nature. C’est aussi une thérapie pour les

humains. La question du « développe-

ment » économique, qui est la plus inté-

« Le rôle de la nature est de rassembler

les hommes; nous sommes là pour

prendre soin d’elle. »

La thématique a reçu la

mention spéciale du jury

de l’Ademe, l’Agence de

l’Environnement et de la

Maîtrise de l’Énergie.

Le film documentaire

Arte de Christophe Ribot

Les villes intelligentes

précédant le débat.

p

©CD92 /OlivierRavoire