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aCTIOn CULTURELLE

Hauts-de-Seine

Chateaubriand est à l’ordre du jour. D’abord par une réédition

des

Mémoires d’outre-tombe

dans La Pléiade ; ensuite par l’entrée

dans la même collection de celui qui l’a pris pour son modèle : Jean

d’Ormesson ; et enfin par un essai de Bernard Degout sur le temps…

eand’Ormessonestentréaumois

d’avril dans la Bibliothèque de la

Pléiade des éditions Gallimard, et

de sonvivant–unhonneur qui n’a

été accordé qu’à quinze auteurs en un

siècle. Quatre livres sont ainsi réunis en

un volume :

Au revoir etmerci

,

LaGloire de

l’Empire

,

Au plaisir de Dieu

,

Histoire du Juif

errant

.

« Le trait commun à toutes les histoires

auxquelles (ces livres) donnent vie (récit d’une

jeunesse, histoire d’un Empire, histoire d’une

famille,histoiresansfindespérégrinationsdu

Juif errant), c’est le temps. Le temps qui dure,

le temps qui passe, celui contre lequel on

remporte parfois des victoires plus ou moins

éphémères»

.Etdeconclure:

«Iln’yaqu’une

chose sous le soleil qui mette un terme, pour

un temps, à l’écoulement perpétuel : c’est

l’amour »

.

Quant au préfacier de Jean d’Ormesson,

qui n’est autre queMarc Fumaroli, il vient

depublierenfévrier

LaRépubliquedeslettres

(éd.Gallimard):

«Mede

́

gageantdel’actualite

́

pre

́

sentesanspourautantl’ignorer,j’aicherche

́

a

̀

comprendrel’actualite

́

disparued’unesocie

́

te

́

de savants lettre

́

s solidaires ou

̀

je me plaisais

et qui e

́

voluait e

́

trangement avec une jalouse

liberte

́

de mouvement et d’esprit dans des

re

́

gimes politiques et religieux qui, selon nos

crite

̀

res actuels, passentpour despotiques. »

Quant à Bernard Degout, le directeur de

laMaisondeChateaubriand, il signe l’ap-

pareilcritiqueetlachronologiedes

Œuvres

de Jean d’Ormesson, et publie un court

essai sur… le temps et Chateaubriand…

« Je ne suis plus que le temps »

.

L’auteur retrace l’élaboration progressive

parChateaubriandd’une

« relationdifficile

maisgrandioseentrel’histoiregénéraleetson

histoire intime, celle de ses “songes”, tendue

par une réflexion sur le temps et le devenir. »

Cette élaboration aboutit à

« la création

d’une figure, l’auteur-sujet des

Mémoires

d’outre-tombe

, de part en part temporelle

(“Jenesuisplusqueletemps”),libreettournée,

plus encore que vers le passé, vers l’avenir, le

nouveau, le possible. »

n

« Parce qu’elle se heurte à des obstacles inté-

rieurs et extérieurs, parce qu’elle ne va jamais

au bout de ses grandes espérances, son exis-

tence n’est pas le chef-d’œuvre qu’il avait

imaginé;maisdelarelationdecetteexistence

et de ses illusions perdues il va faire un chef-

d’œuvre, un chef-d’œuvre incomparable, un

chef-d’œuvre absolu. »

Jeand’Ormesson

Mon dernier rêve sera pour vous.

Une biographie sentimentale

de Chateaubriand.

Jean-Claude Lattés, 1982.

J

question

DE

temps

Jean d’Ormesson,

Œuvres

.

Bibliothèque de La Pléiade,

1 760 p., 55 €

Marc Fumaroli,

La République des lettres

.

Gallimard, 496 p., 25 €

Bernard Degout,

« Je ne suis

plus que le temps. » Essai

sur Chateaubriand

.

Fayard,

200 p., 18 €

Chateaubriand,

Mémoires

d’outre-tombe.

La Pléiade,

coffret 2 tomes, 1 504 p., 105 €

Les Cahiers de laMaison de

Chateaubriand.

Sixième

livraison, avril 2015, 10 €