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rueil-malmaison

Exposition

toutes les toiles de Vlaminck et lui suggère d’élargir sa

création à la céramique. De 1906 à 1910, auprès du

faïencier André Metthey, à Asnières, le peintre décore

trois cents céramiques de motifs animaliers, floraux,

géométriques. Deux années ont passé, l’expérience radi-

cale du fauvisme s’essouffle. Entre temps, toute la vallée

de la Seine se sera embrasée sous la brosse deVlaminck

(

Les Arbres rouges

, 1906 ;

La Seine à Carrières

, 1906…)

En 1907, à Paris, l’hommage rendu à Cézanne fait grand

bruit, marquant le basculement entre la fin du fauvisme,

aussi bref qu’intense, etl’avènementducubismequi pointe

dans les trois versions ultimes des

Baigneuses

(1906). La

leçondumaître d’Aix estmagistrale et ouvre denouveaux

horizons aux peintres. Vlaminck adopte l’archite ure

rythmée de Cézanne autour de formes géométriques

synthétisées, d’une gestuelle et d’une matière pi urale

mesurées, des tonalités bleus-verts, sombres pour les feuil-

lages, lumineuses pour l’eau, et par ailleurs des tons cassés

mauve-brun…En revanche, lepeintren’entrepas, comme

Braque, Picasso et JuanGris, dans lemouvement cubiste

qui déconstruit visuellement le sujet pour le reconstruire

mentalement. Entre 1909 et 1919, Vlaminck peint l’

Auto-

portrait

, 1911, ainsi que des natures mortes aux formes

géométriques, des paysages cézanniens (

Bougival

,

Bord

de Seine

…). Dans la toile intitulée

Puteaux

, 1910-1911, les

volumes des bâtisses sont simplifiés, les toits d’un rouge

intense s’entrechoquent dans un ciel couleur d’acier et

de drame.

En 1919, Vlaminck passe des bords de Seine de Rueil-

Malmaison sur les terres deValmondois et d’Auvers-sur-

Oise, puis s’installe en 1925 aux confins du Perche et de

laBeauce, à Rueil-la-Gadelière, dans une nature préservée

qui ne dénature pas la lumière. Il y résidera jusqu’à sa

mort en 1958, fidèle à la proximité avec la terre et à un

naturalisme qui est sa vérité. La nature l’habite et il

l’habite. Aussi la décrit-il avec force et lyrisme. Vlaminck

vit de façon simple, avec sa seconde femme et leurs

deux filles, revendiquant « une vie de paysan ». Son ami

MauriceGenevoix écrira :

« Il a trouvé là-bas sa terre et son

climat… »

Il peint en solitaire (on comptera cinq mille

toiles), transcrivant unmonde sensible, vivant : villages,

travaux aux champs,

La Moisson sous l’orage

, 1950… Ses

horizons illimités, ses ciels tourmentés rejoignent alors

ceux de Ruysdaël, le grand paysagiste hollandais duXVII

e

siècle.

« Vlaminck ne veut pas être influencé par les débats

autour de l’art… Il demeure impulsif, émotif, affectif… il est

le paysagiste qui livre un dernier témoignage de ce qu’était

la campagne française au milieu du XX

e

siècle »

, note

Véronique Alemany, commissaire de l’exposition de

Rueil. La critique parisienne lui reproche l’abandon de sa

posture avant-gardiste, l’absence d’enjeux intelle uels.

Mais Vlaminck reste fidèle à son instin naturaliste et

à son expressivité fougueuse.

« De toutes les toiles que

j’ai peintes il n’en estpas une seule qui ne soit un reflet demoi,

de mes révoltes, de mes indignations, de ma pitié, de ma

tendresse, de mes rêves, de mes émerveillements…»

Atelier Grognard, 6 avenue du Château de Malmaison.

92500 Rueil-Malmaison.

Tél. : 01 47 14 11 63 / mairie-rueilmalmaison.fr

Puteaux

, FLFE-FLFF,

huile sur toile,

LJ x FGE cm. Collection

particulière, France

© Photo Archives Wildenstein Institute, Paris/ADAGP Paris 2015

Prochaine exposition

à l’Atelier Grognard,

du 01 septembre 1/04

au 18 février 1/05 :

Les Rouart, de

l'impressionnisme au

réalisme magique

,

ou l'aventure artistique

de trois générations

successives ayant joué un

rôle prépondérant dans la

propagation de l'art des

XIX et XX° siècles.