N° 29
MAI 2016
Michael Stora
psychologue et psychanalyste et administrateur
de l’Institut du virtuel, à Issy-les-Moulineaux.
QUESTIONS À…
Michael Stora :
Il faut avoir conscience que la personne
qui a posté la photo a choisi précisément ce moment-là
parce que c’est un joli moment – on se montre rarement
sous un mauvais jour ! – et l’a peut-être même amélioré
ou scénarisé. Les adultes aussi peuvent ressentir cette
frustration face à tant de perfection. Voir des gens en
couple alors que l’on souffre d’être célibataire, des gens
qui font la fête alors que l’on subit une phase de solitude…
Quand on ressent cette tristesse, il faut fermer l’écran,
sortir, se donner du temps pour vivre « sa » vie.
Michael Stora :
Quand on se fâche sur les réseaux
sociaux, c’est souvent qu’il y avait un souci avant, dans les
relations du quotidien. On échange plutôt avec des gens
que l’on connaît bien. Il faut avoir en tête que lorsqu’on se
reverra, qu’il faudra parler de vive voix et régler ce conflit. Il
n’y a pas deux mondes, imperméables l’un à l’autre.
Quand je regarde des comptes Instagram, j’ai
l’impression que tout le monde a une vie plus
intéressante que moi et ça me rend triste. Pourquoi ?
Se fâcher en ligne, c’est aussi grave que
de se fâcher dans la vraie vie ?
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En trio de tête, on retrouve Facebook,
même si la fréquentation est en
baisse (78 % des adolescents
étaient inscrits en 2015), puis Twitter
et Instagram, qui progressent.
Snapchat – une application qui
permet de diffuser des contenus
éphémères – a récemment fait son
entrée et est surtout utilisée par les
moins de 25 ans. En parallèle, le
temps passé sur Internet continue
d’augmenter (13h30 en moyenne par
semaine en 2015 pour les 13-19 ans).
(Source : étude
« Junior connect »,
Ipsos, avril 2015.)
MOINS DE FACEBOOK,
PLUS DE TWITTER
P. 45