N° 29
MAI 2016
PSYCHO
MA VIE
uand on est à l’école primaire, le
plus important, c’est d’avoir des
amis : pour certains, d’avoir un
meilleur ami, pour d’autres, de
faire partie d’une bande. À l’entrée
au collège, on a vite d’autres préoccupations : on
est plus intéressé par ce que les autres pensent
de nous.
« La confrontation au regard des autres
est essentielle car l’adolescent est en pleine
construction de son "image sociale" »,
explique
Michael Stora, psychologue et psychanalyste. On
cherche à tester son pouvoir de séduction : est-on
populaire ? Peut-on plaire ? À tous ?
Les réseaux sociaux permettent de tester en direct
ce pouvoir.
« Facebook ou Instagram surfent sur la
valorisation de l’image personnelle et le désir de
reconnaissance »,
poursuit le spécialiste. Aussi,
poster une image n’est pas un geste gratuit. On at-
tend que nos contacts « likent », et onmesure notre
popularité à leur nombre. Et quand on n’obtient pas
de commentaires ou des commentaires malvenus,
c’est la douche froide.
« Or, il ne faut pas oublier
que sur ces réseaux, on montre que ce que l’on
veut bienmontrer. On semet en scène »,
préciseMi-
chael Stora. Attention à ne pas être dupe ! Mais se
raconter à aussi des bons côtés.
« C’est aussi très
intéressant quand des adolescents s’emparent des
outils à leur disposition, par exemple la vidéo, pour
créer leur propre contenu. Ils deviennent actifs, ils
créent, et affirment leur personnalité. »
Pourquoi aime-t-on tant se raconter sur les
réseaux sociaux, en particulier quand on
est un adolescent ? Réponses avec Michael
Stora, psychologue et psychanalyste et
administrateur de l’Institut du virtuel, à
Issy-les-Moulineaux.
Q
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