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Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups - Maison de Chateaubriand
« Montrons à présent que ces vertus du chevalier, qui élèvent son caractère jusqu’au beau
idéal, sont des vertus véritablement chrétiennes.
Si elles n’étaient que de simples vertus morales, imaginées par le poète, elles seraient sans
mouvement et sans ressort. Onenpeut juger par Énée, dont Virgile a fait unhéros philosophe.
Les vertus purement morales sont froides par essence : ce n’est pas quelque chose d’ajouté
à l’âme, c’est quelque chose de retranché de la nature ; c’est l’absence du vice, plutôt que la
présence de la vertu.
Les vertus religieuses ont des ailes, elles sont passionnées. Non contentes de s’abstenir du
mal, elles veulent faire le bien : elles ont l’activité de l’amour, et se tiennent dans une région
supérieure, et un peu exagérée. Telles étaient les vertus des chevaliers .
(Chateaubriand,
Génie du Christianisme
, II
e
partie, livre II, chapitre XII, « Suite du guerrier »)
Auguste Couder
Scène médiévale
MilieuduXIX
e
siècle.Châtenay-Malabry,Domainedépartemental
de laVallée-aux-Loups–MaisondeChateaubriand
©CD92/MaisondeChateaubriand
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Exposé à la Maison de Chateaubriand