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Quel MoyenÂge pour Chateaubriand ?
Mais c’est surtout au château de Combourg que l’écrivain a le plus vivement ressenti la
présence duMoyenÂge.
«Lechâteauentieravait lafigured’uncharàquatreroues.Nousnoustrouvâmesdeplain-pied
dans une salle jadis appelée la salle des Gardes. Une fenêtre s’ouvrait à chacune de ses extré-
mités ; deux autres coupaient la ligne latérale. Pour agrandir ces quatre fenêtres, il avait fallu
excaverdesmursdehuitàdixpiedsd’épaisseur.Deuxcorridorsàplan incliné,comme lecorridor
de la grande Pyramide, partaient des deux angles extérieurs de la salle et conduisaient aux
petites tours. Un escalier, serpentant dans l’une de ces tours, établissait des relations entre la
salle des Gardes et l’étage supérieur : tel était ce corps de logis.
Celui de la façade de la grande et de la grosse tour, dominant le nord, du côté de la Cour Verte,
se composait d’une espèce de dortoir carré et sombre, qui servait de cuisine ; il s’accroissait du
vestibule, du perron et d’une chapelle. Au-dessus de ces pièces, était le salon des Archives, ou
des Armoiries, ou des Oiseaux, ou des Chevaliers, ainsi nommé d’un plafond semé d’écussons
coloriés et d’oiseaux peints. Les embrasures des fenêtres étroites et tréflées, étaient si pro-
fondes, qu’elles formaient des cabinets autour desquels régnait un banc de granit. Mêlez à
cela, dans les diverses parties de l’édifice, des passages et des escaliers secrets, des cachots
et des donjons, un labyrinthe de galeries couvertes et découvertes, des souterrains murés
dont les ramifications étaient inconnues ; partout silence, obscurité et visage de pierre : voilà
le château de Combourg. »
(Chateaubriand,
Mémoires d’outre-tombe
, livre I, chapitre 7)
Hubert Clerget
Le château de Combourg
1860.Châtenay-Malabry,Domainedépartementalde
laVallée-aux-Loups–MaisondeChateaubriand©StudioSébert
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Exposé à la Maison de Chateaubriand