Revue Vallée de la Culture n°8 - page 36

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Près de la Seine,
au sud du
Champ-de-Mars,
la gare
spécialement
construite pour
l’Exposition par
l’architecte
Jules Lisch,
spécialiste des
restaurations
médiévales
et des
constructions
ferroviaires
(deux concepts
assez proches à
l’époque).
C’est par cet
« embarcadère »
que passeront
une bonne
partie des
matériaux
nécessaires au
chantier puis
des 16 millions
de visiteurs.
Réutilisée pour
l’Exposition de
1889, elle est
finalement
démontée avant
celle de 1900
par la Compagnie
des Chemins de
fer de l’Ouest
pour servir
d’atelier entre
les gares
d’Asnières et de
Bois-Colombes.
Dans la Rue des
Nations,
bordant la
façade sud du
Palais du
Champ-de-Mars,
le pavillon
jumeau de la
Suède et de la
Norvège,
voisin de celui
des États-Unis.
Conçu par le
plus célèbre
architecte
norvégien de
l’époque,
le bâtiment est
tout en bois et
typique du
mouvement de
retour aux
sources en
Scandinavie à
cette période.
Sans oublier
la politique : la
galerie centrale
symbolisant
l’union (alors
di cile et qui
allait se solder
par un divorce
à l’amiable en
1905) entre
la Suède à
gauche et la
Norvège à
droite.
Le pavillon est
ensuite remonté
dans le parc
de Bécon à
Courbevoie.
Le « progrès humain », l’Exposition le célèbre au travers
de l’industrie dont chaque pays présent se veut le cham-
pion. Une immense forge du Creusot trône à l’empla-
cement de la future tour Eiffel, on découvre l’électricité
mais aussi les nations asiatiques, pour la première fois
présentes en égales : la Chine et le Japon occupent autant
de place que l’Espagne et l’Italie et tout lemonde célèbre
la finesse de leurs techniques. On découvre aussi le télé-
phone et dans les allées autour du Palais du Champ- de-
Mars, le sculpteur Bartholdi, qui avait exposé la main et
le flambeau de sa future « statue de la Liberté éclairant
le monde » à l’exposition de Philadelphie deux ans plus
tôt, pose ici sa tête grave et couronnée, réalisée dans ses
ateliers de Levallois-Perret.
Malgré le goût d’inachevé, l’inauguration est, selon Zola,
un succès populaire :
« Paris qui a besoin d’émotion, de
mise en scène et de spectacles, et qui en était sevré depuis si
longtemps, s’estgrisé d’une véritable ivresse d’enthousiasme,
se payant en vingt-quatre heures tout un arriéré de huit ans. »
Et les étrangers,
« qui ont vu les plaies dont nous avons failli
mourir, et qui voient aujourd’hui notre triomphante guérison,
sont pleins de sympathie et d’admiration »
. Des étrangers
qui emplissent Paris tout l’été, troublant les habitudes,
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La gare Lisch
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