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Patrimoine

Rueil-Malmaison

Les restaurations ainsi que l’entretien

d’une telle demeure ne sont pas simples

car il faut respecter les ambiances

données par les décors et nous devons

suivre en la matière des règles strictes.

Nous avons plusieurs fois collaboré avec

leDépartement desHauts de Seine avec

lequel nous avions signé une convention

afinde garder le parc en« zone naturelle

sensible », et assurer ainsi une continuité

avec la Coulée verte et le Parc Naturel

Urbain. L’État, par l’intermédiaire de la

DRAC, nous a aidé à refaire les toitures

à la suite de la tempête de 1999. La ville

soutient nos saisons musicales.

Vous vous ressentez comme légataire

d’unehistoire. Et ce souvenir ardent vous

transforme en homme de combats.

Bien qu’il ne soit pas toujours facile de

trouver lesmoyens pour entretenir cette

maison, nous arrivons à ne pas nous

laisser gagner par le pessimisme, grâce

à l’enthousiasme et aux encourage-

ments des visiteurs, des partenaires et

des bonnes volontés qui nous entourent.

Cependant dès que les abords sont

« menacés », le découragement peut

se faire sentir car nous savons que le

combat sera dur et parfois inégal. Après

avoir subi les travaux de l’A 86 durant

15 ans, très pénalisants, après avoir vu les

abords se dégrader, une nouvelle

menace est apparue l’été 2015. En effet,

sur la commune de Bougival située à

200 mètres à l’ouest du domaine classé,

des constructions menacent le « Cône

de vue » vers l’aqueduc de Marly. Or

cette vision appartient à un paysage

historique cher à Joséphine qui n’hésitait

pas à dire que l’aqueduc était

« une galan-

terie que lui avait laissée Louis XIV »

. Les

architectes de l’Impératrice avaient ainsi

trouvé le moyen « d’élargir » par une

illusion visuelle le parc…dans l’idée à la

mode de l’époque des jardins roman-

tiques où les ruines, les fabriques, les

ouvrages d’art, se fondaient dans les

paysages. De nombreux témoignages du

débutXIX

e

siècle, de peintres, de person-

nalités plaident pour cet enjeu histo-

rique.

Nous souhaitons donc que puisse être

préservé ce cône de vue pour les généra-

tions futures en le faisant protéger par

les instances locales et nationales. Et clin

d’œil à l’actualité, cette perspective est un

pont visuel qui relie les deux départe-

ments. Il faut savoir garder un peu

d’horizon dans la vie et l’Histoire est

aussi là pour transcender les limites

factices.

Lebâtiment est classéMonument histo-

rique, leparc«espacenaturel sensible »,

etvotrepassionpour labotanique rejoint

celle de l’Impératrice…

…Et demamère ! Bien sûr nous ne dis-

posons pas desmoyens de l’Impératrice

lorsqu’elle a par exemple créé de

nouvelles variétés de roses ou acclimaté

des plantes venues d’horizons lointains.

Cependant, nous essayons de réunir

quelques plantes qui lui étaient chères,

enparticulier les pélargoniums odorants.

Nousnemanquons jamais lorsdes visites

d’évoquer la mémoire de l’intendant

botaniste de Joséphine… le dénommé

Bonpland, envéritéAiméGoujaud. Cette

personnalité hors du commun, partie

traverser les Amériques pour un voyage

de plus de quatre ans en compagnie du

grandhumanisteHumboldt, amarqué à

jamais le domaine de Malmaison. En

effet, Joséphine le voyantrevenir avecdes

collections de plantes inédites d’Amé-

rique du Sud lui proposa la gestion des

jardins de Malmaison et de la grande

serre…L’an dernier, un nouveaumusée

en son souvenir a été créé au Paraguay,

sous l’impulsion de l’ambassadeur de

France, et la PetiteMalmaison y tient une

belle place.

Vous avez toujours considéré que ce lieu

devait accueillir des manifestations

culturelles. Quels sont vos attentes et

vos actuels projets en ce domaine ?

Les concerts dominicaux ont lieu dans le

grand salon. L’été, notre festival de

musique classique se clôt fin août sous

une vaste tente.

Régulièrement nous ouvrons les portes

du parc et du château à des événements :

Rueil en scène

, le festival de théâtre de la

ville ;

Botanic’art

, œuvres éphémères

contemporaines exposées dans le parc

« Stefan Czarnecki : “Il faut combattre

sans cesse ! Et pourquoi ne pas recréer

la grande serre de Joséphine ?” »

©DR

Botanic’art

, une des

expositions présentées

dans le parc par l’École

d’art de Rueil-Malmaison