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de l’Estonie en 1991 et l’instauration
d’une frontière arbitraire qui coupe le
royaume Setomaa en deux, les Setos ont
cherché à affirmer et réactiver leur patri-
moine culturel. Dans un pays réso-
lument moderne, le photographe a
montré comment la revendication du
passé se manifeste au cœur de la vie
quotidienne, en dehors de tout enjeu
touristique. Façons de parler, de
s’habiller, de penser et de faire de la
musique… la vie sur l’île est régie par un
ensemble de règles qui lui est propre,
circonscrit à ses rivages.
Nicola Lo Calzo s’est intéressé au
processus de reconstruction de la
mémoire de l’esclavage enGuadeloupe,
en marge du carnaval.
Cette fête,
symbole de la résistance des esclaves, fut
longtemps assez consensuelle. Depuis
presque une trentaine d’années, le
groupe Voukoum, au cœur de ce
reportage, met en scène un élément
particulier du carnaval : les masques.
Dans une stratégie identitaire contesta-
taire, l’enjeu pour les protagonistes est
de produire, en la réinventant, une
histoire locale autour de figures
héroïques de la résistance, puisant ses
racines dans un imaginaire africain.
©RobertoSalomone
Deux reportages, réalisés à 20 ans
d’intervalle par Alain Volut et Roberto
Salomone, racontent la procession du
Vendredi Saint sur l’île de Procida.
Cette
comparaison permet demettre en relief
les permanences, mais surtout les évolu-
tions, montrant qu’il s’agit d’un patri-
moine adapté aux enjeux de chaque
époque. Entre profane et sacré, ce théâtre
au cœur de la vie collective des habitants
de l’île, s’élargit progressivement à de
nouveaux protagonistes, comptant
désormais de nombreux touristes néces-
saires à la vie économique locale.
n
©AlainVolut
Roberto Salomone,
Avant le début de la
procession des « Mystères »
du Vendredi Saint Les fidèles
caressent la statue du
« Christ mort » dans l’église
Saint Thomas d’Aquin,
île de
Procida, Italie du Sud
.
]] avril ][\\.
Alain Volut,
Un enfant croise le
regard du Christ.
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