Patrimoine
Rueil-Malmaison
Percier et Fontaine sont remplacés dès
1802 par Jean-Baptiste Lepère qui résiste
tout juste un an ! Est nommé alors en
septembre 1803 comme architecte de
Malmaison, Jean-Marie Morel, que
Joséphine avait déjà essayé d’imposer
dès l’automne 1801 pour s’occuper des
jardins. Il semble que pendant l’année
1804, Morel ait commencé la cons-
truction de la grande serre chaude qui
est terminée à la fin de l’année 1805 par
les deux architectes qui lui succèdent,
Jean-Thomas Thibault et Barthélémy
Vignon. Le bâtiment adossé à la serre
proprement dite sera aménagé plus tard
en salons de réception par Louis-Martin
Berthault, le nouvel architecte qui
réussira la gageure de rester au service
de Joséphine jusqu’en 1814.
oséphine achèteMalmaison le 21 avril
1799, alors que Bonaparte, dont elle
n’a plus aucune nouvelle, fait le siège
devant Saint-Jeand’Acre enPalestine.
Pour la première fois elle dispose enfin
d’un vaste domaine dans lequel elle va
pouvoir donner libre cours à sa passion
pour la botanique.
Aussi dès le retour de son mari de la
campagne d’Égypte, après avoir fait
restaurer le vieux château, elle demande
à ses architectes, Percier et Fontaine, de
lui présenter un projet de jardin bota-
nique composé de serres chaudes dont
l’une est déjà achevée en 1801. C’est alors
que va commencer une véritable valse
d’architectes, aucun ne satisfaisant
totalementMadameBonaparte qui a des
idées très précises sur ce qu’elle désire.
l’ancêtre directe de toutes les
serres érigées au XiX
e
siècle
La grande serre chaude faisait partie des
curiosités du domaine et l’Impératrice
ne manquait jamais d’y emmener ses
invités afin de prendre une collation
et venir admirer les fleurs. Nombreux
sont ceux qui en ont gardé le souvenir
comme le prince de Clary-et-Aldringen
ou le baron d’Uklanski. C’était la pre-
mière fois qu’une aussi grande surface
était couverte avec du verre, aussi la
grande serre chaude deMalmaison est-
elle considérée comme l’ancêtre directe
de toutes les serres érigées auXIX
e
siècle.
La serre proprement dite mesurait près
de 50mètres de long sur 6,50mètres de
large, les murs et le toit étant formés
par des châssis vitrés à cadres de bois
sous lesquels pouvaient croître des
arbustes de cinq mètres de haut. Elle
était terminée par deux rotondes semi-
circulaires abritant des copies d’antique
représentant laVénusAnadyomène et la
Vénus Callipyge. Pour la chauffer, on
J
« La galerie de la serre, longue de dix-sept mètres
et large de cinq, servait à la fois de serre tempérée,
d’espace de réception et de lieu d’exposition. »
Intérieur de la serre-
chaude à la Malmaison
par Auguste Garneray.
Aquarelle, fj x gi cm.
©©RMN-GrandPalais (muséedeschâteauxdeMalmaisonetdeBois-Préau) /DanielArnaudet / JeanSchormans