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sèvres

Exposition

engouement tel que la manufacture (qui emménage à

Sèvres en 1756) développe cette production de manière

importante. Elle fera d’ailleurs appel jusqu’à la Révolution

à tous les grands artistes de l’Académie royale. Falconet,

Bachelier, Boizot vont diriger les ateliers et travailleront

avec des sculpteurs célèbres : Pajou, Caffieri, Houdon...

La nouveauté du biscuit réside dans le fait de ne pas

recouvrir la pâte d’un émail qui la rendbrillante et empâte

légèrement les détails dumodelé. La pâte de porcelaine

estcuite à haute température (plus de 1300° C) sans cou-

verte et sans décor, caractérisée par son aspectmat. Elle

ne subit qu’une seule cuisson, contrairement à ce que

laisse supposer son nom.

La conception et la réalisation d’une sculpture en biscuit

de porcelaine de Sèvres sont complexes. Le dessin de la

figure est le premier geste. Puis l’on réalise la figure en

trois dimensions avec l’argile qui est suffisamment

malléable. Ce modèle obtenu est découpé enmorceaux

qui feront chacun l’objet d’un moule, c’est la « ronde de

moules »qui permet de refaire lemodèle enplâtre. Celui-

ci va servir à créer une deuxième « ronde » destinée à

l’édition en porcelaine. Ainsi l’on garde le premier jet qui

servira à corriger les défauts durant toute la fabrication

quand on reconstitue le modèle. Il s’agira à ce moment

de gommer les traces d’outils.

Quant aux fleurs et aux guirlandes, elles sont exécutées

selon la technique du « pastillage »: à partir de boulettes

d’argile, on façonne des pétales qui sont assemblées les

uns au autres pour constituer une fleur.

L’exposition se laisse approcher de différentesmanières :

selon sa sensibilité chacun essaiera de connaître

davantage l’histoire, la technique ou la restauration des

œuvres ; s’intéressera à la présentation multimédia du

surtout de la Conversation espagnole, et pourra admirer

lesœuvres présentées, véritable panorama du goût de la

deuxième moitié du XVIII

e

siècle.

n

Ceramix

au printemps

Ceramix ou les relations entre art et céramique aux XX

e

et XXI

e

siècles.

Pour la première fois, ce thème est traité dans une telle amplitude

chronologique et géographique. En effet pas moins de 300 œuvres

et 115 artistes issus de 25 nationalités seront présents tout d’abord,

jusqu’au 5 février 2016, au Bonnefanten Museum de Maastricht

(Pays-Bas), puis du 9 mars au 12 juin 2016 à la Cité de la céramique de

Sèvres et à La Maison Rouge de Paris. Des prêts de prestigieuses

institutions muséales et de collectionneurs passionnés compléteront

les œuvres des artistes.

Memory Jar, Perry Grayson, 2013. Céramique, 40x35 cm.

L’Amour menaçant

Étienne-Maurice Falconet (1716-1791),

1758 / 1758-1766. Biscuit de

porcelaine tendre de Sèvres,

23,5x15x20 cm.

© RMN-Grand Palais (Sèvres, Cité de la céramique) / Martine Beck-Coppola