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Imagesde laGrandeGuerre

Un site internet relaie les recherches en cours dans le fonds imposant des Archives

de la Planète consacré à cette période.

Certains reportages sont commandés par l’armée,

d’autres viennent alimenter les cours de géogra-

phie humaine donnés au Collège de France par

Jean Brunhes, directeur scientifique des Archives

de la Planète depuis 1912, et en particulier ses

leçons de « géographie de la guerre », d’autres

encore sont projetés à des fins de propagande

lors de tournées de conférences.

Des fonds précieux à valoriser

Une incursion dans les coulisses du musée

détaille les précautions prises pour la bonne

conservation de ces supports fragiles. Les

plaques autochromes, très sensibles à l’humidité

et à la lumière sont stockées dans des réserves

sombres, à la température et à l’hygrométrie

rigoureusement contrôlées.

La question du support est également cruciale

pour les séquences filmées : les bobines en nitrate

de cellulose, utilisées lors des tournages, sont très

inflammables. Depuis les années 1970, elles sont

stockées dans des locaux spécialisés après avoir

été recopiées sur des bobines en acétate, et cela

dès les années 1950. Ce support nécessite une

étroite surveillance puisqu’il finit par s’altérer avec

le temps. Les séquences ont donc été dupliquées

à nouveau dans les années 1980 sur du polyester,

support pérenne de sauvegarde des films.

Imagesaniméesetfixes, l’ensemblede lacollection

consacrée à la Grande Guerre a ensuite été numé-

risé et intégré à la base de données, facilitant le

travail des chercheurs dont le site se fait l’écho.

* Premier procédé photographique en couleur

14 000 autochromes et 800 films forment un

corpus qui s’étend de décembre 1914, date à la-

quelle les opérateurs d’Albert Kahn commencent à

couvrir le conflit, jusqu’aux années1920. Organisé

en trois rubriques, « regarder », « comprendre »

et « valoriser », le site internet dédié présente

des images pour la plupart inédites du front,

de réfugiés, de sinistrés, de villes dévastées, de

paysages transformés… Elles sont analysées,

décryptées, au rythmedu travail scientifiquequi se

poursuit pour explorer la collection.

Au-delà des images

Le site fournit des explications détaillées sur

le contexte de prise de vue ou de tournage,

donnant ainsi du sens aux autochromes et aux

films. On apprend par exemple que les photo-

graphies des combats montrent le plus souvent

des reconstitutions et que cela s’explique par

les dangers encourus, les difficultés d’accès

à la ligne de front ou les contraintes liées à

la technique de l’autochrome qui suppose un

temps de pose relativement long et un matériel

encombrant.

Il livre également des explications sur les diverses

finalités de ces images. Au début de la guerre, il

s’agit surtout de rassurer les populations enmon-

trant l’armée sous sonmeilleur jour et des soldats

confiants, qui vivent dans de bonnes conditions.

À partir de 1916, certaines d’entre elles servent

aux collectes de fonds auprès d’organisations

philanthropiques et les vues de régions dévastées

appuient la campagne menée à la fin de la guerre

pour obtenir des réparations.

ànoter

Des

visites guidées de l’exposition

«À la recherche d’Albert Kahn »

sont

organisées les dimanches 20 décembre,

31 janvier et 28 février à 11h30

Tarif : 6 € - Tarif réduit : 4,50 €

albert-kahn.hauts-de-seine.fr

12

collections

Albert-Kahn, musée et jardin départementaux

Consulter le site internet

La cour de l’abbaye, Etival, Vosges, 29 avril 1915. Autochrome d’Auguste Léon

Coll. Archives de la Planète

Pâtisserie et pâtissière, Pas-de-Calais, mars 1915. Positif

noir et blanc d’André Bernardel - Coll. Archives de la Planète

© Département des Hauts-de-Seine, Musée départemental Albert-Kahn

© Département des Hauts-de-Seine, Musée départemental Albert-Kahn