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L’abeille

Quelle est l’origine de votre

surnom « Bob le Ouf » ?

Bob :

À chacun sa méthode pour se

concentrer : la plupart des sportifs se

mettent dans leur bulle, moi, je fais le

show ! Le fait d’être un peu foufou tout

en étant dans une concentration

extrême déstabilise mes adversaires.

L’abeille

Comment expliquez-vous votre

palmarès, l’un des plus

importants de l’escrime

handisport française ?

Bob :

« Perdre, c’est gagner », telle

est ma devise. Il faut savoir apprendre

de ses erreurs. Perdre contre un

adversaire ne doit pas être un

obstacle. Il ne faut pas en faire sa bête

noire, mais, au contraire apprendre à

se battre. C’est l’arme la plus efficace.

L’abeille

Quel est votre plus beau

souvenir de médaille ?

Bob :

Les JO de Sydney, en 2000. J’ai

remonté le score à une telle vitesse

qu’un adversaire s’est exclamé : «

Tu

es d’une autre planète  ! »

L’abeille

D’où vous vient votre force de

caractère ?

Bob :

De mon handicap. Je remercie

tous ceux qui, quand j’étais jeune, se

sont moqué de moi. Ces épreuves

m’ont forgé. Si j’avais été trop couvé,

je n’aurais pas ce mental.

L’abeille

Pourquoi avoir choisi ce sport ?

Bob :

C’est l’escrime qui m’a choisi,

pas moi. Alors que j’étais au centre

universitaire de cure à

Saint-Hilaire-du-Touvet (j’avais 20 ans)

on m’a demandé : tu veux faire études

ou loisirs ? J’ai choisi loisirs, bien sûr.

Dans la pièce d’à côté, j’ai entendu

des bruits de ferraillement. J’ai poussé

la porte et, là, j’ai vu mon kiné qui m’a

dit :

« Tu as de grands bras, tu vas faire

de l’épée. Ce n’est pas compliqué, il

suffit de fermer les yeux. »

L’abeille

Qu’est ce qui vous a amené à la

compétition ?

Bob :

Deux mois seulement après

avoir débuté l’escrime, je participais à

une compétition aux Invalides à Paris

et décrochais une médaille de bronze.

Le maître d’armes m’avait dit :

« Tu as

un don, des comme toi, il y en a un

tous les 1 000 ans. »

Au JO de Séoul,

en 1988, les athlètes coréens

m’avaient même surnommé « le TGV ».

dit « Bob le Ouf » !

Robert Citerne

N° 29

MAI 2016

À LA UNE

À 55 ans,

l’escrimeur

handisport français

Robert Citerne – 12

e

mondial au classement pour

Rio – a été présélectionné

pour participer à ses 8

e

Jeux

paralympiques. Ce seront

les derniers Jeux de son

impressionnante

carrière.

« On m’a dit tu as

un don, des comme

toi, il y en a un tous

les 1 000 ans »

RENCONTRE AVEC DES CHAMPIONS

© DR

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