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SÈVRES
Exposition
du Minotaure »
, symbole de la force virile.
« Le beau toro
qui m’engendra, le front couronné de jasmins… »
(Picasso,
1936). Fruit des amours de Pasiphaé et du taureau blanc
envoyé par Poséidon enCrète, leMinotaure, monstre au
corps d’homme et à la tête de taureau, fut enfermé par
le roi Minos au centre d’un labyrinthe… comme le
taureau l’estau centre de l’arène ! Dans
Guernica
, leMino-
taure n’est-il pas symboliquement le visage de l’Espagne
de 1937 ?
Si Picasso invente le terme « minotauromachie », c’est
pour unir les deux mythologies qui le fascinent au point
de les faire siennes.
« Si on marquait sur une carte tous les
itinéraires par où j’ai passé et si on les reliait par un trait, cela
ferait peut-être un minotaure. »
Picasso céramiste et la Méditerranée
. Sèvres-Cité de la
Céramique, jusqu’au 19 mai 2014. Tous les jours sauf le
mardi de 10h à 17h et jusqu'à 19h les vendredi, samedi et
dimanche.
Mythologies actives
Cette rétrospective de l’œuvre céramique de Picasso a été
présentée à Aubagne dans le cadre de Marseille 2013 -
Capitale européenne de la culture, sous le commissariat
scientifique de Bruno Gaudichon et Joséphine
Matamoros, avec ÉricMoinet et Frédéric Bodet, commis-
saires associés. À Sèvres, les superbes matrices en plâtre
de Picasso (restées à l’abri des regards jusqu’à la fermeture
de l’atelier Madoura, en 2008, puis confiées à la Cité de
la céramique) seront présentées aux côtés des 150œuvres
fondatrices. Ces plâtres marqués d’empreintes sont les
moules originaux qui témoignent de la « force plastique »
de l’artiste, montrant aussi le lien direct avec la pièce
originale en terre et avec les tirages numérotés.
La céramique picassienne semble née dans un éclat de
rire, celui de sa perpétuelle jeunesse habitée par le goût
de la métamorphose. Mais sous ses apparences facé-
tieuses, c’est en fait une dramaturgie de l’Antiquité qui
est à l’œuvre. Picasso s’est nourri de mythologie et se
revendique dans la figure
« sauvage, archaïque et sacrée
Photos : Maurice Aeschimann
De gauche à droite :
Tanagra blanche
(1948). Terre
cuite blanche, tournée et
modelée, éléments appliqués.
Décor peint à l'engobe noir sur
fond blanc mat. H. 47 ; L. 11 ; D.
base 9 cm (FP). Pièce unique.
Femme aux mains jointes
(1947-1948). Terre cuite
blanche, tournée et modelée
(éléments appliqués), peinte
aux oxydes et engobes, sous
couverte partielle. H. 29 ; L. 7 ;
Pr. 7 cm. Pièce unique.
Tanagra noire et bleue
,
(1947-1948). Terre cuite
blanche tournée et modelée.
Éléments appliqués. Décor
peint aux oxydes blanc-bleu-
noir et marron pour la base,
sous couverte partielle.
H. 66,5 ; L. 24,5 ; D. 20 cm.
Collection particulière
© Succession Picasso 2013