aCTIOn CULTURELLE
Hauts-de-Seine
les bibliothèques
Préserver la mémoire de la diversité intellectuelle humaine et œuvrer à sa diffusion
massive : tel est la mission des bibliothécaires du patrimoine écrit.
PaTRImOnIaLES ET SPéCIaLISéES
alecturepublique,outresoninté-
rêt de promotion de la culture et
d’ouvertureàlacréationetàl’ima-
gination, comporte une dimen-
sionéducativeliéeàsonrôledeformation
de l’esprit critique des citoyens.
L’enjeupourlesbibliothèquesestdedéve-
lopper l’accès à l’information afin de
permettreauxcitoyensd’approfondirleurs
connaissances et de faire leurs choix poli-
tiques en bonne intelligence : un rôle
fondamental que l’UNESCO défend dès
1947aucœurdeson
Manifestesurlabiblio-
thèque publique
écrit à l’intention des
pouvoirs publics et des bibliothèques du
monde entier.
Cette dimension éducative est aisément
perceptible dans les bibliothèquesmuni-
cipales fréquentées par le public le plus
large. À cet effet, les collections sont de
tous niveaux et contribuent à la vulgari-
sation des différents savoirs. À l’inverse,
l’aspect éducatif est plus difficile à appré-
hender dans les bibliothèques patrimo-
niales et spécialisées fréquentées majori-
tairement par ceux qui ont déjà les clés
pourcomprendreleursrichesses.Pourtant
les événements récents montrent bien
que les obscurantistes craignent leur
influence.
Avec les autodafés de Tombouctou et
Mossoul on touche à la mémoire de ce
qui est autre. Brûler les manuscrits et les
livres anciens c’est effacer les preuves
d’autres pensées existantes pour se per-
mettred’imposer une idéologieunique à
despopulationsprivéesdesmoyens intel-
lectuels d’exercer leurs droits fondamen-
taux. Elles représentent un danger car
elles détiennent physiquement la vérité
démasquant le mensonge : celle de la
pluralité des pensées humaines. Il nous
appartient donc, à nous bibliothécaires
du patrimoine écrit, de préserver cette
mémoire de la diversité intellectuelle
humaine et d’œuvrer à sa diffusion
massive.
C’est dans ce but qu’œuvrent chaque jour
les bibliothécaires du Service des Biblio-
thèques Patrimoniales et Spécialisées, au
sein de la Direction des Archives Dépar-
tementales des Hauts-de-Seine. En effet,
le Service réfléchit actuellement au rem-
placement par un seul outil des trois logi-
ciels de gestion qu’il utilise pour ses trois
bibliothèques : laBibliothèquedesArchi-
ves, la BibliothèqueAndré-Desguine et la
Bibliothèque La Souvarine. Ces logiciels
–ouSIGB –nenouspermettentpasd’agir
en réseau avec d’autres catalogues de
bibliothèqueenFranceoudanslemonde.
Or, ces réseaux de catalogues – encore
appelés métacatalogues – sont depuis
plusieursannéesfréquentésmassivement
par les chercheurs et leur indiquent où
trouver les documents les plus rares. Le
SUDOC, le CCFR ou encoreWorldCat
seraient pour nous d’excellents vecteurs
d’informations bibliographiques sur les
raretésquenouspossédonsetquin’atten-
dent que d’être consultées par de futurs
usagers d’horizons divers.
Ce projet majeur s’accompagne d’un
lourd chantier de description des collec-
tions des trois bibliothèques, soit plus de
100 000 documents. La Bibliothèque
André-Desguine et la Bibliothèque La
SouvarineayantétéacquisesparleDépar-
tement dans leur globalité et auprès de
personnes (morale et physique) privées, il
est nécessaire de mettre aux normes la
descriptiondechaqueouvragequiconsti-
tue les collections, voire de décrire ce qui
nel’ajamaisété.Parailleurs,lescollections
les plus anciennes de la Bibliothèque des
Archives et de la Bibliothèque La Souva-
rine sont encore répertoriées sur des
notices encarton : il nous appartientdonc
de les convertir sous forme informatique.
Cesdiverschantiersinterviennentetinter-
agissent au moment de l’avancée très
significativedudossier d’implantationde
laDirectiondesArchivesdépartementales
dans la caserne Sully à Saint-Cloud : des
changements profonds qui sont néces-
saires à l’établissement de bonnes condi-
tions d’accueil et de services pour l’usager
toujoursplacéaucentredenos réflexions.
ChristelleSudreau-Fontaine
Cheffe duService desBibliothèques
Patrimoniales et Spécialisées.
L’Argonnaute
bibliothèque numérique
Baptisée L’Argonnaute, la
nouvelle bibliothèque
numérique de la BDIC
(Bibliothèque de
Documentation Internationale
Contemporaine, dont
l’infrastructure a étéfinancée
par le Département, a été
inaugurée au mois de
novembre 2014 par Patrick
Devedjian, président du
conseil départemental, et Jean-
François Balaudé, président de
l’Université-Paris-Ouest-
Nanterre-La-Défense,
Des sources exceptionnelles
sur toute l’histoire du XXe
siècle sont ainsi mises àla
disposition des chercheurs et
des amateurs du monde
entier : œuvres d’art, archives
filmiques, albums photo-
graphiques et revues de la
Grande Guerre, affiches
politiques, dessins de presse,
reportages photographiques
du début du XX
e
siècle. En
tout près de 130 000
documents librement
accessibles et sous licence
ouverte.
L’Argonnaute, nommée ainsi
en référence au journal de
tranchée du 25e régiment
d’infanterie rédigé sur le front
entre 1916 et 1918, est
désormais l’une des plus
importantes bibliothèques
patrimoniales en ligne de
l’Enseignement supérieur en
France. Les ressources sont
déjàproposées dans le
cartable numérique des
collèges, mis en place par le
Département.
argonnaute.u-paris10.fr
L
©CD92/Jean-LucDolmaire