Vallée de la Culture n°10 - page 9

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Zeppelins dans le
ciel de Levallois-
Perret, nuit du 20
au 21 mars 1915.
deux des plus importantes formations de santé établies
dans les Hauts-de-Seine : l’ambulance américaine de
Neuilly (financée par les Américains établis en France)
et l’hôpital canadien de Saint-Cloud.
Ces hôpitaux traitent de blessures graves : les soldats
souffrant de blessures « légères » (c’est-à-dire pouvant
guérir en cinq semaines) restent à proximité du front.
Les plus durement touchés ou malades sont évacués
vers les établissements de l’arrière dès que leur état le
permet.
Plusieurs milliers de blessés transitent ainsi par les
Hauts-de-Seine. Certains de ces établissements ont
aussi laissé des traces dans les colonnes « faits divers »
de la presse : c’est ainsi le cas de l’hôpital complémen-
taire deNeuilly, qui sert de cadre à l’affaire des « réformes
frauduleuses » : lemédecin de cet établissement pouvait
délivrer, évidemment contre une forte rétribution, des
certificatsmédicaux de complaisance. Cette affaire a fait
grand bruit en 1916, l’indélicat écopant de 10 ans de
bagne. À l’hôpital du lycée Michelet, le médecin-chef
est assassiné en septembre 1916 pour une sombre
histoire de vengeance…
Industries en guerre
Depuis le milieu du XIX
e
siècle, les Hauts-de-Seine
accueillent plusieurs sites particulièrement importants
pour l’équipement de l’armée, comme l’arsenal de
Puteaux ou les usines Gevelot à Issy-les-Moulineaux.
Mais à partir de 1914, l’effort de guerre implique que les
très nombreuses usines de cycles, d’automobiles, mais
aussi d’avions présentes sur le territoire des Hauts-de-
Seine deviennent autant de fabriques d’obus et de
matériel militaire. En 1917 et 1918, ces usines sont d’ail-
leurs l’objet d’une surveillance très étroite des services de
police, qui craignent plus que tout une grève dans ces
établissements, comme les usines Renault à Boulogne-
Billancourt ou les usines Caudron à Issy-les-Moulineaux.
Parallèlement, les Hauts-de-Seine hébergent de nom-
breux établissements militaires, comme le dépôt de
matériel automobile à Boulogne-Billancourt ou le
magasin général d’habillement àVanves, tandis qu’entre
1916 et 1917, l’armée réalise en toute discrétion des essais
de chars dans la forêt de Meudon.
Traités de paix et mémoriaux
Le territoire des Hauts-de-Seine est le théâtre de la
signature de deux traités de paix, à l’hôtel de ville de
Neuilly en 1919, entre les Alliés et la Bulgarie, et à la
manufa ure de Sèvres en 1920, entre les Alliés et
l’Empire ottoman.
À l’image de toutes les communes de France, desmonu-
ments aux morts sont érigés avec l’assentiment général
des populations, sauf à Levallois-Perret où lemonument
fait scandale, car on y voit un jeune ouvrier brisant une
épée, certains y voyant un symbole antimilitariste. Mais
les Hauts-de-Seine accueillent également deux lieux de
mémoire symboliques de la participation américaine
au conflit : le cimetière américain de Suresnes, auMont-
Valérien, inauguré en 1919 en présence du Président
des États-Unis Thomas W. Wilson, et le mémorial de
l’escadrille Lafayette à Marnes-la-Coquette, inauguré
le 4 juillet 1928.
n
« Les taxis de la Marne venaient de
Levallois et les canons tiraient des obus
sur Paris à une distance de 120 km »
© Léon Gimpel/Collection Société française de photographie
© Archives départementales des Hauts-de-Seine
Les usines d’avions
Farman à Boulogne-
Billancourt, 6 juillet 1917.
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