Vallée de la Culture n°10 - page 28

la déFense
Contemporains
© 11h45 – Defacto
Cette approche, qui se diffuse aujourd’hui dans d’autres
colle ivités en France comme à l’étranger, trouve à La
Défense un terrain d’expérimentation particulièrement
propice, tenant à la fois à la forme urbaine du quartier
et à la singularité de cette vaste dalle piétonne etminérale,
mais aussi aux usagers qui la fréquentent, avec une sur-
représentation des salariés dont les comportements
induisent des attentes spécifiques.
Le sport, le jeu, l’intimité…
Les lauréats de cette année l’ont bien compris. Autour de
la thématique générale du«plug-in» incitant les concep-
teurs à tirer parti des infrastru ures existantes de la dalle
ou de ses aspérités (murets, escaliers, dénivelés, recoins
etc…) et d’un cahier des charges les invitant à travailler
quatre nouveaux usages de l’espace public (le sport, le jeu,
l’intimité et le seuil de tour), les différents mobiliers de
cette deuxième édition répondent aux besoins duquartier
d’affaires.
Ainsi, les alcôves en bois d’
En Aparté
(design d’Esther
Bacot) offrent des petits abris aux utilisateurs en quête
d’un moment de pause ou de retrait par rapport à la vie
de bureau et au travail en open space. Toujours pour
rompre avec le rythme trépidant des affaires, Nicolas
Thévenot (COD) agrémente, avec autant d’astuce que de
simplicité, les bancs traditionnels pour les rendre plus
confortables, plus conviviaux et plus accueillants en
permettant au public d’adopter d’autres postures d’assise,
seul ou en groupe.
Ce même souci de redonner du confort à des espaces
délaissés se retrouve dans deux autres projets :
Échelles
Urbaines
(design de Julie Brand et Francis Boissenin)
d’abord, qui viennent humaniser, avec leurs tissus colorés,
les pieds de tour, lieu d’usages fréquentés par tous les
salariés et pourtant bien souvent tristes et sans cara ère,
mais aussi
L’Établi
(designPierre Laurent etNicolas Brun),
longue installation de bois clair et de métal rouge qui
réintroduit dans l’espace public des éléments fon ionnels
(assise, tablettes, crochet, porte revue) empruntés à l’uni-
vers domestique, comme si l’onpouvait retrouver dehors
une atmosphère aussi chaleureuse que chez soi.
Or c’est bien là une finalité de la biennale et là aussi que
se noue le lien entre les huit projets de
Forme Publique
.
Tous cherchent à générer de l’envie, à apporter du service,
à créer du lien et à replacer l’humain au cœur du quartier
d’affaires pour mettre en valeur ce territoire comme un
lieu de vie à part entière.
Déambulation et glissades
Avec deux installations,
La Prairie
(design aR-Chê) et
Slides
(designAlexandreMoronnoz), le quartier d’affaires se fait
d’ailleurs terrain de jeu pour les enfants comme pour les
adultes et invite à appréhender de façon plus ludique et
décontra ée l’Esplanade, que ce soit au gré d’une déam-
bulation à travers la labyrinthe de piquets de slalom
orange vif de
La Prairie
ou des glissades que pratiquent
skateurs, BMX et acrobates urbains sur
Slides
.
Plus discrets dans l’environnement monumental de La
Défense mais tout aussi signifiants, les agrès sportifs de
Bonjour
(designValentin Nozay) ou les plugs sportifs de
Mens Sana in Corpore Sano
(design Florian Brillet et
Nicolas Lelièvre) remettent le corps et de la pratique
physique sur le devant de la scène et ouvrent le site à
de nouvelles pratiques.
Ainsi, à rebours des clichés sans doute, les lauréats de
cette seconde édition démontrent la capacité de La
Défense à casser les stéréotypes et la propension de leurs
mobiliers à transformer l’image réelle ou perçue du site,
pour dessiner les contours d’une vision plus urbaine et
d’un nouveau vivre-ensemble.
n
« Huit projets réalisés par des architectes,
des designers, des étudiants… à l’initiative
de Defacto. »
L’Établi
,
Pierre Laurent
et Nicolas Grun
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