© Archives départementales des Hauts-de-Seine - Photo : Vincent Lefebvre
de la France métropolitaine. Les sinistres sont
déclarés dès 1943-1944 pour la plupart des
dossiers qui sont déposés par des particuliers
dont l’immeuble a été bombardé, par des industriels,
des commerçants, ou pour la réparation d’édifices
publics… Sur le territoire des Hauts-de-Seine,
beaucoup suivent les bombardements des usines
Renault à Boulogne, en 1942 puis en 1943, qui
ont touchémaisons, cinémas, mairies, bureaux de
poste… jusqu’à Vélizy-Villacoublay. L’instruction
des dossiers se poursuit et se prolonge parfois
jusque dans les années 1960.
Des exemples éloquents
Au lendemain du bombardement du3mars 1942,
le propriétaire de la blanchisserie Crapoulet au 37
rue Bellevue et 38 rue de Silly à Boulogne, ouvre un
dossier. À l’intérieur, unplan très précis accompagne
vingt-neuf photographies du site avant et après
le bombardement : ateliers, bâtiment d’habitation
et machines… Des polices d’assurance énumèrent
de façon quasi-exhaustive les biens et, dans une
partie plus technique, les constats des ingénieurs
regorgent de détails précis sur ces blanchisseries
fondées en 1880. Chaque dossier est constitué
sur le même modèle reprenant les phases de la
procédure d’indemnisation, avec des éléments
financiers, pièces de paiement et indemnités, et
une partie administrative dédiée aux formulaires,
pièces justificatives, état civil, statuts… L’en-
semble dresse le portrait de sociétés disparues
depuis et noue des liens avec d’autres archives,
par exemple via un numéro d’enregistrement au
registre du commerce. Dans l’un de ces dossiers
figurentlesstatutsdela«Compagniedesmachines
Bull»situéeàBillancourt,ainsique leprocès-verbal
d’une assemblée générale organisée en décembre
1940, preuve que la vie des entreprises conti-
nue sous l’Occupation. De cette manière, nous
collections
archives.hauts-de-seine.net
LesArchivesdépartementalesexploitent les«dossiersdedommages»de laseconde
guerremondiale. Un fonds d’une richesseétonnante.
La réponse aux demandes d’indemnisation
est le corollaire des conflits modernes. Si les
Archives détiennent des dossiers constitués
suite aux destructions de la guerre de 1870,
aux dégâts de la Commune de Paris ou
aux bombardements de la Grande Guerre, les
plus nombreux datent de la seconde guerre
mondiale. Ils occupent quinze mètres linéaires
pour l’ancien Département de la Seine-et-Oise
et deux cents mètres linéaires, accompagnés de
onze mètres linéaires de fichiers topographiques,
pour l’ancien Département de la Seine. Ce
volume impressionnant, transmis par les Archives
de Paris après d’importantes éliminations, reflète
l’ampleur des destructions matérielles durant la
période 1939-1945.
Reconstruire, une nécessité
Dès le 11 octobre 1940, une loi réglemente la
reconstruction des villes. 1944 voit la création du
ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme
qui deviendra le ministère de l’Équipement. La loi
du 28 octobre 1946 ouvre le « droit à la répara-
tion intégrale sur tous les dommages certains,
matériels et directs occasionnés par le conflit ».
Un service des dommages de guerre est installé
dans chaque département. Au total, plus de six
millions de dossiers sont instruits pour l’ensemble
Archives départementales
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Enmémoire des destructions
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Cour de la blanchisserie Crapoulet avant et après
les bombardements