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© CG92/Jean-Luc Dolmaire

© CG92/Jean-Luc Dolmaire

Au service des images

Dans la salle des plaques, pièce où étaient conser-

vées les autochromes, l’intervention se veut

minimaliste. «

Ce lieu parle de lui-même et permet

d’éprouver physiquement la réalité de l’entreprise

d’archivage du monde. Nous allons y évoquer la

question du mode de classement, centrale pour

ce type de collections, et donner carte blanche à

des artistes sur les thèmes de l’inventaire, de la

consignation du réel, de la fabrique des images

pour prendre de la distance et proposer de nou-

veaux regards sur les collections.

»

Juste à côté, un espace de projection rappelle

l’époque où le banquier recevait Anna de Noailles

ou Rabindranath Tagore. «

Les projections à

Boulogne faisaient partie d’un projet immersif,

sur plusieurs heures, où les invités assistaient à

des conférences, visionnaient des autochromes,

visitaient le jardin, se prêtaient à une séance de

pose. Ce projet fonctionne par immersion, par

imprégnation. Albert Kahn voulait faire ressentir

à ses hôtes que la coexistence des cultures peut

produire de l’harmonie et les émerveiller.

»

La serre, cœur du jardin

Dans les ailes latérales, le jardin se dessine dans

sa dimension sociale et politique. «

Les scènes

paysagères de Boulogne et les collections bo-

taniques du Cap Martin, aujourd’hui disparues,

sont complémentaires et doivent être pensées

ensembles. Pour Albert Kahn, le jardin est un

espace de socialisation. Leur côté ostentatoire

s’inscrit dans sa démonstration.

»

Le jardin est aussi philosophique. «

On recense

3 000 autochromes du jardin de Boulogne, c’est

un investissement financier considérable ! Ce

projet d’inventaire, où la question du temps qui

passe est centrale, peut être lié à la compré-

hension du vivant, aux travaux de biologie que

le docteur Comandon menait dans la propriété

du banquier. Cet espace permettra d’évoquer

la fascination d’Albert Kahn pour « le vivant »,

l’influence mystique et philosophique de Tagore

- la place de l’homme dans la nature - et de

Bergson - l’élan vital en acte, l’observation du

principe de vie. »

Plus loin, la grange vosgienne

sera dédiée au patrimoine végétal, à la confronta-

tion des techniques horticoles du temps d’Albert

Kahn aux méthodes de gestions actuelles, sans

oublier la botanique et l’interaction des diffé-

rentes collections. «

La restauration du jardin

n’a pu se faire que grâce au fonds d’images.

»

souligne Valérie Perlès.

Une œuvre qui inspire

«

Ici, on propose un voyage, une expérience de

visite. Ce projet muséal est une lecture à un

moment donné. Il s’agit de montrer les filiations,

les ruptures et les liens entre l’œuvre d’Albert

Kahn et le monde d’aujourd’hui. L’idée que son

projet n’était pas conçu pour s’arrêter brutale-

ment en 1931 et qu’il devait être enrichi par les

apports des générations successives nourrit

notre réflexion. Nous imaginons ce qu’il serait

devenu s’il avait pu être poursuivi, en tenant

compte des problématiques actuelles.

» C’est

ainsi que dans le futur auditorium se préparent

des projections de cinéma contemporain ou que

de nouvelles éditions du festival photographique

sont en gestation.

albert-kahn.hauts-de-seine.net

focus

10

Albert-Kahn, musée et jardin départementaux

ànoter

Pendant les opérations

de restauration et en

attendant la construction

du nouveau bâtiment,

le

muséemet en ligne ses

collections

. Elles seront en

grande partie accessibles

fin 2015.

La salle des plaques

La serre