© Département des Hauts-de Seine, Musée Albert-Kahn, collection Archives de la Planète
Imaginé sur l’ensemble du site, le futur parcours
permanent commence dans le musée et se pour-
suit au jardin, jalonné d’étapes dans des bâtiments
patrimoniaux jusque-là fermés au public. «
Le projet
muséal est dense et global
, explique Valérie Perlès,
un comité scientifique en a défini les grands axes.
Ces collections témoignent d’un point de vue sur
le monde, d’une époque et d’un projet. Elles sont
complexes. Nous voulons donner des clés de
compréhension au visiteur, l’amener à réfléchir
et à prendre du recul par rapport au contenu des
images. C’est une expérience en immersion avec
une scénographique inventive et ludique.
»
Retrouver la logique du projet d’Albert Kahn
En guise d’introduction, les goûts, les centres d’in-
térêts et les réseaux du banquier contextualisent
son œuvre. «
Les Archives de la Planète sont l’un
des premiers projets de production d’archives
visuelles qui utilise les nouvelles technologies
de son époque.
» Le fonds était conçu pour être
projeté. «
Cette notion constitue le fil rouge de la
focus
Albert-Kahn, musée et jardin départementaux
« Ici, onproposeunvoyage»
C’est en2017que lenouveaumuséedépartemental ouvrirasesportes sur l’ancienne
propriété du banquier mécène. Avant-goût en forme de visite virtuelle en compagnie
deValérie Perlès, directrice dumusée.
scénographie avec tout ce que cela suppose de
spectaculaire, c’est une dimension importante.
»
«
Avec des films et des autochromes le fonds est
homogène sur la forme, mais hétérogène sur le
contenu et sur l’intention. Pour faire sentir cette
complexité, remettre cette démarche dans son
contexte, les collections seront organisées autour
de la mise en tension de quatre pôles théma-
tiques constituant quatre lectures différentes du
réel : géographie, ethnologie, voyage et actualité
,
détaille Valérie Perlès.
C’est un parti pris, le choix
d’unmoded’organisationd’unemassepléthorique.
Le visiteur entre dans cet univers par l’image.
»
De nouvelles conditions de conservation des
œuvres permettront d’exposer des originaux et
des emprunts à d’autres collections. «
L’idée est
également de sortir les collections d’une logique
« insulaire », de les confronter au reste de la pro-
duction cinématographique et photographique
de l’époque.
»
Zoom sur les opérateurs
En promenade dans le jardin, le visiteur va pénétrer
dans différents bâtiments patrimoniaux rénovés
et réaménagés dont l’ancienne salle de projection
devenue « fabrique des images » dédiée aux
missions, aux techniques, aux modes de diffu-
sion et aux opérateurs. «
Comment étaient-ils
préparés à aller sur le terrain ? Quelles consignes
avaient-ils ? Quelles étaient les conditions ma-
térielles des missions, les contraintes techniques
et leur impact sur le contenu des images ? Quels
réseaux étaient activés sur place ? La biographie
des opérateurs, leur formation, leur parcours
influent sur leur manière de prendre les images.
Nous retrouvons des profils types d’opérateurs,
des baroudeurs, des photographes, mais aussi des
universitaires.
»
« Sphinx et pyramide de Khéops »
(environ 2800 av. J-C.) », Gizeh, Egypte,
6 janvier1914, autochrome d’Auguste Léon
« Lama officiant », Pekin, Chine,
26mai 1913, autochrome de Stéphane
Passet
© Département des Hauts-de Seine, Musée Albert-Kahn, collection Archives de la Planète
albert-kahn.hauts-de-seine.net
8