© Département des Hauts-de Seine, Musée Albert-Kahn, collection Archives de la Planète
© Département des Hauts-de Seine, Musée Albert-Kahn, collection Archives de la Planète
Sur quatre ans, les chercheurs vont interroger un
corpus qui couvre la Grande Guerre et se prolonge
jusqu’en 1930 avec la reconstruction, les com-
mémorations, les traités de paix, l’occupation de
la Ruhr… Des images pour la plus grande partie
inexploitées jusque-là, faute de numérisation.
Anne Sigaud, attachée de conservation du patri-
moine, coordonne depuis 2013 les recherches sur
ces fonds à partir des premiers travaux amorcés
dans les années 80. Elle détaille la démarche
entreprise : «
Nous avons commencé par visionner
les autochromes et les films au fur et à mesure
de leur numérisation avant de recenser les
questions posées par les images pour organi-
ser un plan d’étude et de recherche : quand les
photos ont-elles été prises ? Par qui ? Que nous
apprennent-elles ? Une tâche nécessaire pour
dégager les problématiques et contacter des
spécialistes pour les associer au projet.
»
Un fonds atypique
Cette collection de 13 500 autochromes est
la plus importante en France, et probablement
au monde. Au début du conflit, les Archives de
focus
Albert-Kahn, musée et jardin départementaux
14/18, recherches inédites
Au sein des Archives de la Planète, 14 000 photographies et 800 séquences de
films concernent la Grande Guerre et ses suites. Un travail de recherche pluridisci-
plinaire supervisé par le musée décrypte ce fonds méconnu.
la Planète sont déjà structurées. Le directeur
scientifique, Jean Brunhes est arrivé à l’été 1912
et trois opérateurs sont salariés permanents
en 1913 - Auguste Léon, Georges Chevalier et
Stéphane Passet - le laboratoire existe, le jardin de
Boulogne est régulièrement photographié et des
reportages sont réalisés en Chine, en Mongolie,
dans les Balkans…
Missionné par leministère de l’Instruction publique
et des Beaux-arts, Jean Brunhes lance une pre-
mière campagne de prises de vue sur le front en
décembre 1914 avec Georges Chevalier. Il béné-
ficie pour cela de l’autorisation du grand quartier
général. «
Un fait rare pour cette institution qui
n’en délivrait alors presque pas,
précise Anne
Sigaud.
Dans les premiers mois du conflit, l’armée
était réticente à la photographie et encore plus
Quartier de l’université, Reims, autochrome,
Paul Castelnau-section photographique et
cinématographique de l’armée, 6 avril 1917
(à gauche) Facteur, Reims, autochrome,
Paul Castelnau-section photographique et
cinématographique de l’armée, 5 avril 1917
(à droite) Sénégalais, Saint-Ulrich, Paul
Castelnau, 16 juin 1917
© Département des Hauts-de Seine, Musée Albert-Kahn, collection Archives de la Planète
albert-kahn.hauts-de-seine.net
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