Au bord de l’eau
Lemarais et ses environs occupent une position stratégique dans le jardin d’Albert
Kahn.
Si les archives mentionnent des inondations de
la propriété du banquier, en 1910 puis en 1924,
les jardiniers ont néanmoins su tirer parti de la
zone située en bordure de la Seine. Ils y ont ainsi
installé le marais au point le plus bas du site où
arrive l’essentiel des eaux de pluie. Grenouilles
et tritons s’ébattent dans deux étangs ornés de
plantes aquatiques, nénuphars, prèles et carex.
L’omniprésence de l’eau explique la taille excep-
tionnelle de certains arbres. Le cèdre du marais
est beaucoup plus imposant que les cèdres du
même âge situés dans d’autres parties du jardin.
Tout comme lemarronnier, l’if et les deux platanes
plantés dans cette zone, ses racines plongent
trois à quatre mètres au-dessous du sol directe-
ment dans les alluvions de la Seine. À la limite du
marais, des végétaux qui apprécient la fraîcheur,
rhododendrons et hortensias, profitent égale-
ment de l’humidité.
albert-kahn.hauts-de-seine.net
dans le jardin
© CG92/Musée départemental Albert-Kahn, collection Archives de la Planète
Clés pour la mission
Dans la galerie dumusée, un systèmemultimédia nommé Fakir* offre aux visiteurs
un aperçu des coulisses des campagnes de prises de vuefinancées par Albert Kahn.
Prolongement naturel de l’exposition « À la re-
cherche d’Albert Kahn. Inventaire avant travaux »
centrée sur le personnage et sur son œuvre,
Fakir évoque le déroulement des missions qui
ont constitué les Archives de la Planète. Dernière
destination intégrée : le Dahomey, actuel Bénin,
qui fait l’objet d’une campagne en 1930. Sur
place l’opérateur Frédéric Gadmer collecte des
documents exceptionnels grâce au père Aupiais,
missionné par Albert Kahn. Ce fin connaisseur du
Dahomeyusedesesexcellentesrelationssurplace
pour obtenir l’autorisation de tournage de cérémo-
nies habituellement tenues secrètes. Trois mois
durant, ils sillonnent Porto-Novo et ses alentours,
Zangnanado, Abomey, Kinkinhoué et Parahoué,
Natitingou et ses environs, Dassa-Zoumé, Ouidah
ànoter
Albert-Kahn, musée et jardin départe-
mentaux, est
ouvert pendant toute la
durée des travaux de rénovation.
et Cotonou. Fruits de cette opération, quatre
heures de filmet plus de 1 100 plaques évoquent
la religion, les cultes royaux, la vie quotidienne, les
paysages et la géographie, les ethnies fon, yorouba,
somba… Il s’agit de l’une des dernières grandes
missions à l’étranger menée alors que la crise
financière a déjà frappé Albert Kahn, mettant un
terme à son ambitieux projet l’année suivante, en
1931. Les « Clés pour la mission » relatent la col-
laboration entre Albert Kahn et le religieux, deux
humanistes qui œuvrent pour la reconnaissance
du peuple dahoméen. Un voyage dans le temps à
accomplir en attendant 2017 et le futur parcours
permanent du musée.
* Fonds Albert Kahn informatisé pour la recherche
Joueurs de tambours Yorouba. Sakété, Dahomey (aujourd’hui Bénin), autochrome de Frédéric Gadmer (mission R. P. Aupiais),
14 janvier 1930
16
collections
Albert-Kahn, musée et jardin départementaux
© CG92/Willy labre
