P. 47
N° 22
FÉVRIER 2014
Liona, 13 ans
Blanche, 14 ans
Paco, 12 ans
Donagan, 13 ans, en 4
e
au
collège Jacqueline-Auriol à
Boulogne-Billancourt, a monté
un spectacle de hip-hop pour
financer la scolarité de jeunes
handicapés.
J’ai monté
un spectacle
citoyen
MA VIE EN VERT
L’@beille :
Comment t’est venue
l’idée de ce spectacle ?
Donagan :
J’ai un copain dans ma
classe qui est en fauteuil roulant. Un
jour, il m’a raconté qu’on lui avait
interdit l’entrée d’un magasin parce
qu’il était handicapé. J’ai trouvé ça
injuste et j’ai eu envie d’agir contre
cette discrimination. Mais je ne savais
pas trop quoi faire. Je me suis inscrit
au programme Jevolution, qui aide les
jeunes de 12 à 25 ans à monter un projet
citoyen. C’est au cours des ateliers
pratiques organisés par Jevolution
que j’ai eu l’idée de mon spectacle de
hip-hop, que j’ai baptisé Handip-hop,
au profit de l’association Insertion
Handicap. Elle finance la scolarité de
jeunes handicapés au Sénégal.
L’@beille :
Où en es-tu de ton
projet ?
Donagan :
J’ai obtenu le prix du public
lors d’une soirée de Jevolution consacrée
aux jeunes espoirs du changement.
On m’a versé 250 euros. Et puis, il a
fallu que je me lance ! J’ai cherché une
salle pour le 22 février prochain
1
mais
aussi des chanteurs et des danseurs.
Le plus difficile a été de trouver un
jeune handicapé pour venir danser avec
moi sur scène. Il ne me reste plus qu’à
communiquer sur la soirée via des flyers
et les réseaux sociaux.
« J’ai un téléphone portable, mais
je n’ai pas accès à Internet. Du coup,
je téléphone beaucoup. Pourtant,
je crois que si j’avais accès à tout,
j’arriverais à me contrôler sans qu’on
ait à me fixer des limites. »
« Pour moi, ce ne
sera pas de portable
avant la classe de
première et je sais
que ça va être difficile
d’attendre. Mon frère
aîné a dû suivre la
même règle et je ne
crois pas que ma mère
changera d’avis. »
« Mes parents ont peur que j’abuse
alors ils me fixent des durées précises,
par exemple pas plus de deux heures
de télévision par jour. En réalité, je la
regarde moins que ce qu’ils pensent.
On va donc dire que je me gère. »
« Je n’ai pas de téléphone et je
l’accepte assez facilement car
je suis encore très jeune. Pour
l’ordinateur, ça dépend de si c’est
les vacances, si j’ai eu de bonnes
notes… Ça me va très bien. »
L’@beille :
Pourquoi le hip-hop?
Donagan :
C’est ma passion depuis
huit ans. Du coup, j’ai demandé à mon
prof de hip-hop de m’aider à organiser
les répétitions pour le spectacle.
Globalement, ce projet m’aide beaucoup
pour le collège, maintenant j’ose plus
m’exprimer.
1. Le spectacle aura lieu dans la salle de fêtes
de la mairie du 13
e
(Paris). Au programme,
chorégraphies hip-hop, musique et une battle
(compétition) finale !
POUR EN SAVOIR + :
LE PROJET
SOLIDAIRE
DE DONAGAN
À VOUS LA PAROLE
MOI ET LES ÉCRANS
P. 46
N° 22
FÉVRIER 2014
Télévision, téléphone, ordinateur
nous attirent comme des aimants.
Arrive-t-on à se dire « j’éteins »?
Qui nous dit « stop ! » ? L’@beille a
demandé à des élèves du collège
Henri-Matisse d’Issy-les-Moulineaux
quel accès ils ont aux écrans.
Jérôme, 14 ans
« J’ai droit à une demi-heure d’ordinateur et à une heure
de portable. Ce n’est pas beaucoup, mais ça me suffit.
Surtout parce que j’arrive à consulter le web depuis
mon téléphone. Pas super-honnête, je sais. On va dire
que c’est trop facile de tricher ! Ce qui m’embête le plus
finalement, c’est que je dois impérativement éteindre
mon téléphone à 21 heures alors que je sais que certains
de mes amis continuent de correspondre. Comme autre
limite, mes parents ont également installé le contrôle
parental et ça ne me dérange pas. »
Adèle, 14 ans
