ET POUR MÉMOIRE
Ìssy-les-Moulineaux
LES CARTES, MIROIRS D’UNE CIVILISATION
Au Musée français de la Carte à jouer, une exposition sur les
ganjifas
offre un éclairage singulier et original sur l’Inde
à la veille du soixante-dixième anniversaire de l’indépendance du pays.
Les
ganjifas
- mot d’origine persane signifiant tout simplement cartes à jouer - sont, depuis leur apparition sous l’Empire moghol
au XVI
e
siècle, de véritables miniatures, peintes à la main. Première surprise : les cartes indiennes sont rondes, comme de très gros
jetons de casino. Les plus somptueuses sont peintes sur ivoire, les plus populaires sur ce que les artisans pouvaient s’offrir. Pour le
reste, le jeu comporte, comme en Europe, des enseignes (les couleurs), des figures et des points.
À partir du XVII
e
siècle, des jeux de
ganjifas
« hindouisés » se sont répandus et ont grandement contribué à la diffusion du jeu
dans l’ensemble de la société indienne. Le modèle qui a eu le plus de succès est sans aucun doute le jeu de
ganjifas dasavatara
ou
jeu des dix avatars de Vishnou, mais bien d’autres ont vu le jour, inspirés de l’astrologie ou encore des deux grandes épopées en
vers : le
Ramayana
et le
Mahabharata
. Les sujets évoluent à mesure des siècles, jusqu’à figurer le cyclomoteur en symbole de la
modernité !
« L’Inde et les ganjifas », les cartes à jouer indiennes miroirs d’une civilisation.
Du 25 janvier au 25 avril, Musée français de la carte à jouer, 16 rue
Auguste-Gervais à Issy-les-Moulineaux.
www.museecarteajouer.comRoi d’un jeu de ganjifas
Ramayana. Peint par
Satya Narayan Maharana,
Sonepur (Odisha), 2006.
© Collection particulière
CL. F. Douro MFCJ