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ET POUR MÉMOIRE

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Rueil-Malmaison

ARMOIRES

IMPÉRIALES

Le musée national du château de la Malmaison entrouvre

les armoires de son hôte la plus illustre, l’impératrice

Joséphine, en exposant cinquante costumes et accessoires

du vêtement, tous issus de ses collections. De manière tout

à fait exceptionnelle, — l’adjectif n’étant pas surfait tant leur

fragilité leur fait préférer la discrétion du placard au péril de

l’air libre. Beaucoup ont été portés par Joséphine elle-même,

ou par sa fille Hortense, dont une somptueuse robe de cour,

avec broderies en fil d’argent sur un support de tulles de

soie, qui vient d’être restaurée. De la salle des atours, sorte

de dressing impérial, à la mise en scène des tissus et des

parures, le visiteur même le moins enclin à parler chiffons

est envoûté par ce voyage dans le temps d’une élégance

parfois un peu folle. Napoléon avait demandé à Joséphine de

soutenir le commerce du luxe : la mission fut remplie avec

un zèle exemplaire !

Dans les armoires de l’impératrice Joséphine, la collection de

costumes féminins du château de la Malmaison.

Jusqu’au 6 mars

au musée national des châteaux de la Malmaison et Bois-Préau, à

Rueil. Tél. : 01 41 29 05 55.

www.musees-nationaux-malmaison.fr

Saint-Cloud

TENDRE PORCELAINE

Le musée des Avelines met en avant sa riche collection de

porcelaine tendre de Saint-Cloud, une production exception-

nelle mais de courte durée : elle a été fabriquée des années

1690 à 1766.

L’histoire de la Manufacture de Saint-Cloud, florissante entre 1695

et 1766, est celle d’un secret de fabrication méconnu : l’invention

d’une porcelaine tendre, sans kaolin puisqu’on ne savait pas encore

que c’était cette argile qui faisait l’excellence de la porcelaine de

Chine. Porcelaine tendre parce que plus fragile que la dure, mais

tendre porcelaine aussi, comme l’évoque Emmanuelle Le Bail,

directrice du musée des Avelines :

« une matière mystérieuse et

onctueuse, aux délicats décors et si douce au toucher »

. La mise en

œuvre du secret de la porcelaine dure à la Manufacture de Sèvres au

milieu du XVIII

e

siècle a porté un coup fatal à la production de Saint-

Cloud… Les deux cents pièces exposées sont réparties en quatre

thèmes qui proposent ainsi la découverte

« des formes et des usages

au XVIII

e

siècle »

: la table ; les boissons chaudes ; la toilette et les

bagatelles ; les vases d’ornement et la sculpture. Ce ravissant

panorama de blanc et de bleu où l’on apprend, entre autres, que

l’anse qui transforme le gobelet en tasse serait d’invention

clodoaldienne, fait l’objet d’une publication, avec notamment la

contribution de Christine Lahaussois, co-commissaire de l’exposition.

Tendre porcelaine de Saint-Cloud,

jusqu’au 19 mars. Musée des Avelines,

60 rue Gounod à Saint-Cloud. Tél. : 01 46 02 67 18.

www.musee-saint-cloud.fr

Robe de cour attribuée à l’Impératrice (détail) ; après restauration ;

après 1810, broderie, fil d’argent, tulle ; Rueil-Malmaison,

musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau

© RMN - Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de

Bois-Préau) / Photo Adrien Didierjean

Pot à fard, décor floral kakiemon en polychromie. Porcelaine

tendre, manufacture de Saint-Cloud, vers 1740 et 1750. Dim.

H. 11 x D. 7 cm. © Saint-Cloud, Musée des Avelines