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arboretum de la Vallée-aux-loups

il a 120 aNs

C’est « l’arbre

de l’aNNée » !

Il a 120 ans : le cèdre bleu pleureur de l’Arboretum du Domaine

départemental de la Vallée-aux-Loups a été désigné comme « Arbre de

l’année 2015 » par le jury du concours organisé par l’Office National

des Forêts et la revue

Terre Sauvage

.

L’arbre est un enjeu majeur pour notre époque. Un patrimoine à

protéger, pour le présent mais aussi pour les générations futures. Un

élément déterminant des équilibres écologiques et de la qualité

paysagère d’un territoire, et donc de notre bien-être.

Bien que très urbanisés, les Hauts-de-Seine possèdent un patrimoine

arboré extrêmement riche comprenant 4 371 arbres remarquables,

inventoriés et classés dès 1999. Ce sont des sujets souvent

vénérables mais aussi vulnérables, de par leur âge, leur taille et les

conditions écologiques, parfois difficiles, dans lesquelles ils vivent. Il

faut être vigilant afin d’assurer leur pérennité mais aussi rapprocher le

plus possible les habitants de cette richesse trop souvent méconnue.

L’arboretum du Domaine départemental de la Vallée-aux-loups, à

Châtenay-Malabry, est un des exemples les plus représentatifs de

cette volonté de valoriser le patrimoine arboré des Hauts-de-Seine. Ce

jardin dédié à la botanique depuis le XIX

e

siècle, lorsque les célèbres

pépinières Croux s’y implantèrent, a été acheté par le Département en

1987. Â côté des sujets séculaires, des centaines d’arbres, souvent

rares, y ont été plantés au cours des derniers décennies afin d’élargir la

palette végétale du site.

Ce cèdre de l’Atlas a été planté en 1895

Parmi les arbres remarquables qu’on y découvre, le sujet le plus

exceptionnel est le cèdre bleu pleureur (

Cedrus libani ssp. atlantica

‘Glauca Pendula’

), qui a représenté l’Île-de-France au concours « L’arbre

de l’année », organisé par l’Office National des Forêts et la revue

Terre

Sauvage

avec plusieurs partenaires, dont l’Agence des Espaces Verts

de la Région Île-de-France. Ce concours, dont le but est de valoriser le

patrimoine arboricole français, a décerné deux prix, celui du public et

celui du jury. C’est ce dernier qui a été attribué, en septembre, à notre

cèdre bleu.

Ce sujet majestueux, au port si surprenant, est une mutation naturelle

d’un semis de cèdre de l’Atlas, apparue en 1873 à Châtenay. Planté à

l’Arboretum en 1895 par les pépiniéristes Croux, il semble porter en

lui toute l’histoire de la grande tradition arboricole française. On dit,

en effet, qu’il est à l’origine de tous les cèdres bleus pleureurs que l’on

trouve aujourd’hui dans les jardins, obtenus à partir de cette première

mutation. C’est aussi pour cela, et pas seulement pour ses qualités

esthétiques ou sa longévité, qu’il a été labellisé « d’intérêt national »,

en 2001, par l’association A.R.B.R.E.

Avec son impressionnante ramure bleutée, qui couvre une surface de

près de 700 m², cet arbre est un « lieu » accueillant, protégé, heureux ;

un jardin dans le jardin, propice à la contemplation. Et comme dans un

jardin, la nature et l’art des hommes s’y rencontrent pour former un

accord parfait. Ainsi, afin de valoriser davantage son port et soutenir

ses branches, des étais poétiquement appelés « stalagmites » y ont été

installés récemment par le sculpteur Francis Ballu (voir notre revue

Vallée de la Culture

n°5).

Marco Martella, historien des jardins

© CD92/Willy Labre