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PSYCHO
UNE RELATION SINGULIÈRE
Plus jeunes et dynamiques, les grands-parents du XXI
e
siècle
occupent souvent une place de choix dans la vie de leurs petits-
enfants. Mais quand arrive l’adolescence, que deviennent les
rapports entre ces deux générations ?
« C’est un peu cliché de le dire, mais c’est vrai,
reconnaît le pédopsychiatre Gilles Barraband :
les grands-parents d’aujourd’hui sont souvent
plus décontractés que les parents et plus
décontractés qu’eux-mêmes l’étaient quand
ils étaient parents. »
Plus complices, plus
tolérants, les grands-parents d’aujourd’hui
acceptent avec davantage de facilité les écarts
ou les pas de côté de leurs petits-enfants.
Ils peuvent même être plus ouverts au sujet
des nouvelles technologies ou moins inquiets
de l’utilisation que les jeunes en font.
Quand l’adolescence pointe son nez et que
des tensions surgissent avec les parents,
les grands-parents peuvent ainsi occuper
une position de référents au sein de la famille.
« Parce qu’ils sont hors de la mêlée, ils jouent
le rôle d’arbitres »
, constate Gilles Barraband.
Ils apportent autorité, affection et
compréhension et, dans le meilleur des cas,
notamment lorsqu’ils ne sont pas trop loin
géographiquement, ils constituent un recours
pour les parents et les enfants. Ils en viennent
ainsi à présenter aux petits-enfants
« une
image parentale sécurisante »
. Une évolution
qui reflète le chamboulement connu ces
dernières décennies par la cellule familiale.
Divorces, familles recomposées, chômage…
Le rôle des parents est en plein questionnement
et, dans cette configuration, les grands-parents
figurent d’autant plus comme des repères.
Ce serait cependant dommage de les cantonner
à cette fonction, prévient Gilles Barraband :
« Les adolescents ont parfois du mal à imaginer
que leurs grands-parents ont été jeunes,
qu’ils ont eu des envies, des projets.
Je leur conseillerais volontiers d’être plus
curieux, d’interroger leurs grands-parents
sur l’histoire familiale. Cela pourrait les aider
à mieux comprendre leurs parents et ils
apprendraient des choses passionnantes. »
À bon entendeur…
N° 24
OCTOBRE 2014
ET MOI
