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ET POUR MÉMOIRE
Sceaux
UN CLASSIQUE REVISITÉ
Après
Le jardin Kahn
, le photographe éditeur Jacques de Givry
publie, avec l’active participation du conseil général, un nouveau
Domaine de Sceaux. Pour l’occasion il s’est associé Florence Arnaud
qui, depuis des années, photographie chaque jour le parc avec son
appareil juché sur un cerf volant. Les photos prennent alors un peu
de hauteur.
Des photos, une centaine, en toutes saisons et sous tous les angles,
et des textes ancrés dans le patrimoine, tel le veut la collection. Ainsi
l’histoire du Domaine, de Colbert à nos jours, est retracé par
Catherine Dupouey, conservatrice en chef, directrice des
médiathèques d’Antony, et la vingtaine de sculptures présentes
aujourd’hui dans le parc sont l’occasion d’une flânerie érudite de
Geneviève Lagardère.
Quant au parc proprement dit, Olivier Bouviala dresse le panorama
du patrimoine naturel et de son
« équilibre subtil »
, et Pierre-André
Lablaude, architecte en chef des Monuments historiques, évoque la
restauration des broderies de Le Nôtre qu’il a conduite. Quant à
Christian Lemoing, le paysagiste du Domaine, il nous livre de façon
originale, des extraits de son Journal de chantier :
« Le temps de la
nature n’est pas celui des hommes »
.
En vente dans les trois musées départementaux. Prix : 15 €
MEUDON
AU PAYS DE RODIN
Vrai jour de fête à Meudon le 15 septembre dernier, à l’occasion des
Journées du Patrimoine. En effet, l’association Le Petit Cinéma de
Meudon avait organisé une après-midi consacrée à la « Présence de
la sculpture à Meudon » : visites guidées du musée Rodin, portes
ouvertes à la Fonderie Clementi et projection en avant-première, au
Centre d’art, de Portrait(s) d’atelier(s), un film passionnant de
Philippe Lanfranchi.
Neuf sculpteurs travaillant ou ayant travaillé à Meudon, sont ainsi
saisis dans l’intimité de leur atelier, dont Jean Arp et François Stahly.
Émotion de les voir construire leur œuvre, avec la pierre, la terre, le
métal et le verre, s’interrogeant sur leur vocation, leur recherche,
leurs doutes. Il y a là aussi Agnès Bracquemond, Parvine Curie,
Edmée Delsol, Roseline Granet, Hélène Vans, Dominique Babinet,
Michel Herzele. Sans oublier la Fonderie Gilbert Clémenti.
Oui, Meudon est bien cette « colline de la sculpture », comme notre
revue titrait dans son dernier numéro.
Portrait(s) d’atelier(s)
, de Philippe Lanfranchi. Durée du film : 1h40.
Pour se le procurer : le-petit-cinema-de-meudon.com. Prix : 15 €
SIURESNES
ÉPOPÉE « HIP HOP »
Suresnes Cités Danse s’apprête en janvier
2014 à livrer sa 22
e
édition. On ne se lasse
pas de ce festival lancé par Olivier Meyer
soutenu en ses débuts par l’inspiration de
Doug Elkins. À vrai dire aujourd’hui ce qui est
devenu une institution bien rôdée reste
toujours en mouvement. Le dialogue entre la
danse contemporaine et celle du « hip hop » (à
vrai dire un vocable recouvrant beaucoup de
réalités différentes) continue. À Suresnes, il
n’y a pas de doute que le vocabulaire du corps
et de la danse s’est enrichi à travers un
Preljocaj, un Abou Lagraa, un Mourad
Merzouki, un Sébastien Lefrançois… et de tant
d’autres.
Les danseurs et danseuses ressemblent
souvent à des unités de commandos combat-
tants. De la sueur (beaucoup), des larmes (un
peu), et tant d’énergie, de joie, de corps
retrouvé. Tant d’arabesques au soupçon
andalou. Un univers, mixte et métis, mais en
son meilleur ; c’est-à-dire de l’universel qui
n’aurait pas, au passage, perdu de l’enraci-
nement.
Il y a dans cette aventure une saveur de TNP
à la Jean Vilar. Il s est créé en ce beau lieu à
l’environnement populaire, comme un
discours de la métamorphose. L’espoir de voir
la Cité devenir réellement citoyenne.
S’Il est très difficile d’écrire sur la danse,
hormis de façon technique, et rare de lire sur
les chorégraphies de justes et sensés
commentaires, y compris chez les choré-
graphes, en revanche on pourra découvrir ou
revoir avec bonheur le film-DVD sur l‘épopée
du festival, dont les ralentis sont de toute
beauté et parlent d’eux-mêmes.
H.C
Suresnes Cités Danse, du 10 janvier au
2 février 2014
RUEIL-MALMAISON
LE COUPLE TUCK-STELL
Richissimes et philanthropes, Américains et amoureux de la
France, Édward Tuck (1842-1938) et Julia Tuck-Stell (1850-1928),
vécurent leurs dernières années, dans le château de Vert-Mont, à
deux pas de la Malmaison de Joséphine.
Un récit illustré, très documenté, signé par trois Rueillois, Arnaud
Berthonnet, Sylvie Gousset et Nathalie Sanchez, fait revivre ces
personnalités hors du commun où sens des affaires se combine
avec une impressionnante bienfaisance, entre autres à l’égard de
la ville de Rueil et du domaine de Malmaison.
L’Odyssée de la bonté
. Insiglo. 64 p. 19 euros.
© DR
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