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fut Sainte-Unefois, qui parut chez Gallimard en 1934. Ce livre attira l’attention de Jean Cocteau, de Georges Auric et de Jean Hugo. En 1937, Louise divorça ; Henry Leigh-Hunt obtint la garde de leurs filles et les emmena avec lui aux États-Unis. Un peu dégagée des obligations familiales, Louise écrivit son deuxième roman, La Fin des Villavide , et des poèmes pour Francis Poulenc. En 1938, elle épousa le comte Paul Palffy d’Erdöd, issu d’une famille illustre de la grande noblesse hongroise. Elle partit vivre avec lui, au château de Pudmerice, à trente-cinqkilomètresdePresbourg, oùelleallait, dit-elle, passer les deux plus belles années de sa vie. Pendant la guerre, Pudmerice fut occupé, mais la vie, en dépit des réquisitions et des restrictions, continua, à peu près inchangée, jusqu’aux derniers jours du conflit. Louise de Vilmorin partagea son temps entre Pudmerice, Bucarest et surtout Budapest, où elle mena la grande vie. Cependant, elle souffrait d’être séparéede sa famille et de rester sansnouvelles de ses frères : lorsqu’elle apprit qu’ils étaient vivants, elle prit le trèfle à quatre feuilles pour emblème. Et déjà, pour tromper son ennui, elle s’était remise à écrire ce qui deviendra Le Lit à colonnes et dont on tira un film. Louise de Vilmorin saisit ce prétexte pour rentrer à Paris en 1941 et en 1942. À son retour en Slovaquie, elle dut faire face à une situation sentimentale difficile : sonmari la trompait ; elle en aimait un autre, le comte Thomas Esterhazy. En 1943, elle finit par divorcer et, le 12 janvier 1944, elle obtint un visa de sortie, quitta Budapest et revint enFrance, définitivement. ÀParis, elle s’installa d’abord rue de Bellechasse chez son amie Élisabeth Chavchavadzé, puis au palais Borghèse, résidence de l’ambassadeur britannique à Paris, Duff Cooper, dont elle était lamaîtresse. Mis à part Le Retour d’Erica , qu’elle écrivit au chevet de son frère André convalescent, roman qui parut chez un éditeur suisse, Marguerat, dans une édition de luxe, en 1946, et chez Gallimard en 1948, l’œuvre de Louise de Vilmorin fut limitée, ces années-là, à des vers de circons- tance et à des articles de presse. En février 1948, Louise de Vilmorin renoua avec Jean Hugo qui l’encouragea à écrire des poèmes. L’année suivante, elle quitta Paris, où elle habitait 22 place Vendôme chez Élisabeth Chacha- vadzé, pour un petit village du Tyrol autrichien. Sans doute voulut-elle quitter le tourbillon parisien et se remettrede l’échecde sa relationavec JeanHugo. Elleprit deux chambres dans une pension de famille et se livra à un travail acharné sur les mots. Prise d’une frénésie étonnante, elle s’enferma avec ses dictionnaires, dressa des listes de mots et composa des holorimes, des palin- dromes et des calligrammes, qui furent publiés plus tard, en 1954, dans L’Alphabet des aveux . En 1950, Louise de Vilmorin prit la décision de repartir, d’abord en Angleterre, puis en Autriche ; elle s’installa finalement à Sélestat, en Alsace, où elle corrigea les épreuves de Julietta et composa Madame de , ses œuvres les plus fameuses. Forte du succès de ces deux romans, © CD92 / Musée départemental Albert-Kahn Portrait de Mélanie de Vilmorin, 14 avril 1929. Autochrome du musée départemental Albert-Kahn. Louise de Vilmorin. Madame de [ill. en coul. de A. E. Marty]. Paris : H. Piazza, 1952. © CD92 / Archives départementales des Hauts-de-Seine CHÂTENAY- MALABRY Rétrospective

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