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LOUISE VILMORIN UNE VIE À L’ŒUVRE DE ssue d’une ancienne famille de Lorraine qui s’est illustrée dans le commerce des graines – ascendance qu’elle revendiquait avec fierté – Louise de Vilmorin est née à Verrières-le-Buisson le 4 avril 1902. Elle demeura toujours très attachée au château de Verrières, propriété familiale depuis 1815, dont elle avait hérité de son grand-père en 1929 avec ses quatre frères Henri, Olivier, Roger et André et sa sœur Marie-Pierre ; elle s’y installa progressi- vement dans les années quarante et définitivement dans les années soixante. Délaissée par samère, Louise se réfugia très tôt dans unmonde imaginaire, d’autant qu’elle était de santé fragile et qu’elle avait reçu une instruction limitée. Par coquetterie, elle prétendait n’avoir appris à lirequ’à treize ans ; en réalité, elle sut lire très tôt, et elle lisait même beaucoup pour nourrir ses rêveries. Surtout, samèreMélanie, qui comptait parmi les plus belles femmes de son temps, tenait salon rue de la Chaise à Paris où elle recevait, après la mort de son mari en 1917, le Tout-Paris de l’époque – elle était très liée au roi d’Espagne et au duc de Montpensier. En 1919, Louise séjourna à Saint-Jean- de-Luz pour favoriser la guérison d’une arthrite tubercu- leuse qui s’était portée sur l’os de la hanche et qui devait rendre sa démarche incertaine. Là, elle se découvrit une vocation de séductrice ; elle fréquentait les amis de ses frères, ainsi qu’une nombreuse parentèle, parmi lesquels Honoré d’Estienne d’Orves et Antoine de Saint-Exupéry. Antoine, qu’elle éconduisit en 1923, fit partie de ces prétendants qui lui inspirèrent, plus tard, le recueil de poèmes Fiançailles pour rire . En 1925, elle rencontra Henry Leigh-Hunt, un ami de la famille ; elle l’épousa et partit vivre avec lui à Las Vegas – qui n’était alors qu’une bourgade. Malgré la naissance de ses troisfilles, elle s’yennuya ; pour tromper sonennui, elle jouait de la guitare, dessinait, peignait et, poussée par son entourage et sur les conseils d’AndréMalraux, elle se mit à écrire. Le résultat de ces influences et circonstances Le nom et la personne de Louise de Vilmorin sont intrinsèquement liés au sud des Hauts-de-Seine. Pour commémorer le cinquantième anniversaire de sa mort, le 26 décembre 1969, le Département propose une exposition « Une vie à l’œuvre : Louise de Vilmorin (1902-1969) » à laMaison de Chateaubriand. par Olivier Muth Conservateur en chef du patrimoine, directeur des Archives départementales des Hauts-de-Seine I Louise de Vilmorin , Coll. part. 75

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