collections
maison-de-chateaubriand.hauts-de-seine.frobtenir l’aval du commanditaire avant d’entamer
la version finale. Des coloris à la composition, la
plupart des éléments du portrait définitif sont
en place sur cette huile sur toile, inachevée par
endroit, mais dont certains détails sont particuliè-
rement soignés. Autour de ce tableau de 40,5 cm
par 32,4, acquis en 2015 par le Département des
Hauts-de-Seine, dessin, sculpture, manuscrit et
tableaux évoquent l’amitié et la communauté
d’esprit qui unissaient le peintre et son modèle.
Chactas pleure Atala
Dans
Atala ou Les Amours de deux sauvages dans
le désert
, l’indien Chactas, devenu vieux, conte à
René ses aventures de jeunesse. Le peintre saisit
toutel’intensitédecetteintriguedansses
Funérailles
d’Atala
qui connaissent un succès retentissant
lors de leur présentation au Salon de 1808. De
facture néoclassique, le tableau livre l’exaltation
du sentiment sans pathos. Lemusée a récemment
acquis une huile sur toile représentant un détail
de ce tableau,
Chactas,
qui fait pendant à l’
Atala
présente dans les collections depuis 2013. Un
détail du fragment, la barbe naissante de Chactas,
semble indiquer un lien entre cette œuvre et une
réplique des
Funérailles
exécutée en 1813. Le
jeune homme figé, replié sur son chagrin, mesure
sensiblement lamême taille que le personnage du
tableau intégral. Si on ne connaît pas son histoire,
on peut imaginer que ce fragment peint par le
maître était destiné à son propre usage.
Le peintre en majesté
Girodet en personne « habite » le Salon politique.
Son effigie officielle est immortalisée par un
buste en plâtre, reproduction de l’œuvre en
marbre sculptée en1826-1827par Louis Desprez
pour le monument funéraire du cimetière du
Père Lachaise à Paris. La pose à l’antique affirme
le caractère bien trempé du modèle dans sa
maturitémais semble bien loin des autoportraits
où transparaissent l’originalité et l’apparente
spontanéité de Girodet.
En 1824, les obsèques du peintre réunissent
le gotha artistique et intellectuel de l’époque :
écrivains, savants, artistes de tous bords
politiques et de toutes écoles s’y côtoient dont
Chateaubriand, Delacroix, Ingres... S’il refuse de
prononcer l’éloge funèbre, n’étant ni un parent
ni un disciple du maître, l’auteur du
Génie du
christianisme
préside la cérémonie. C’est lui qui
accroche sur le cercueil de son ami les insignes
d’officier de la Légion d’honneur attribués à
l’artiste à titre posthume par le roi.
Louis Desprez,
Buste de Girodet
, plâtre, 1825
Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups - Maison de Chateaubriand © Benoît Chain