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L’un des maîtres du retour à la taille directe, le sculpteur Joseph Bernard s’installe à Boulogne en 1921 et, après une difficile carrière, y trouve enfin le succès. Derrière sa maison de l’avenue Victor-Hugo (aujourd’hui Robert- Schuman), il se fait construire par Charles Plumet un atelier dans la façade duquel il fait enchasser sa Frise de la danse et où l’on peut voir aujourd’hui certaines de ses œuvres comme ce groupe de danseuses. Portail sur la rue Salomon-Reinach et façade sur jardin de l’hôtel particulier du couple Dujarric de la Rivière (lui biologiste, elle organiste) construit en 1928-30 par Louis Faure-Dujarric, par ailleurs concepteur de grands équipements sportifs comme le court central de Roland-Garros et le stade olympique de Colombes. Au premier étage, la grande verrière ouvre sur une majestueuse et très acoustique « salle de l’orgue » « entièrement peinte en bleu de Chine » . L’appartement familial avec balcon et terrasse est au troisième. À lire : André Morizet bâtisseur de Boulogne- Billancourt , Archives municipales de Boulogne-Billancourt 2005, Boulogne-Billancourt, ville des temps modernes , Maurice Culot et Bruno Foucart (dir.), Institut Français d’Architecture/ Mardaga 1992. À faire : plan du « Parcours des années 30 » et audioguide à télécharger sur boulognebillancourt.com 113 ©studioDifféremment 2019 Texte : Jean de Saint Blanquat Illustrations : Jean-François Binet, Jean-François Péneau Merci aux archives de Boulogne-Billancourt pour leur aide précieuse. beaucoupplusmal à quelques pas de là, à l’angle de l’allée des Pins et de la rue Denfert-Rochereau sur une parcelle triangulaire acquise par le musicien Paul Ternisien et sa femme la peintreMarie Nivoulies : entre 1923 et 1927, Le Corbusier leur bâtit une sorte d’écrin évolutif d’une « dextérité extrême » en se soumettant au « problème d’excep- tion » qu’ils lui avaient posé : bâtir une villa dont les pro- priétaires ont deux activités différentes (musique et peinture), veulent conserver legrandarbre aumilieud’un terrain à la forme peu commode… et ont assez vite des problèmes de financement quant à l’évolutivité exigée par l’architecte. En procès avec lui, ils cherchent à se refaire en commandant à l’architecte Franco Rossi un immeuble de rapport de huit étages à la place de leur écrin trop coûteux. Émoi des voisins et refus des services municipaux qui forcent lesTernisienàfinalement choisir le bel immeublede 4 étages que leur bâtira le trèsmoder- niste Georges-Henri Pingusson, utilisant (peut-être par respect pour son confrère) une partie du rez-de-chaussée de la si vite disparue villa de Le Corbusier…

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