VLC19_VERSION WEB
À l’angle de la rue de la Tourelle et de la rue des Princes, le majestueux ensemble d’immeubles collectifs conçu par Constant Lefranc en 1931 pour des compagnies d’assurances. Derrière des façades sur rues riches en loggias et balcons et revêtues de pierres, les cours ont des tonalités plus simples et chaudes avec un traitement privilégiant la brique. En 1929, Auguste et Gustave Perret réalisent également dans la rue du Belvédère, selon leurs principes rationalistes et fonctionna- listes, deux autres résidences d’artiste pour la sculptrice Dora Gordin et la peintre verrière Marguerite Huré à peu près sur le même modèle (mais pas la même largeur) avec atelier à l’étage. Entre les deux, une maison de Jean Hillard (vers 1930) qui en bâtira ensuite cinq autres dans le style anglais de l’autre côté de la rue. Non loin de là, à l’angle des rues du Pavillon et de la Tourelle, la villa toute en courbes construite par Marcel-Victor Guilgot pour l’acteur Albert Préjean. 111 Si Boulogne a pu faire figure de salon permanent de l’in- novation architecturale entre les deux guerres, elle le doit aussi à ce qu’on y trouvait un peu plus d’artistes, d’archi- tectes et d’entrepreneurs enrichis qu’ailleurs. Les entre- preneurs étaientarrivés lespremiers etce sonteuxqui ont donné à Boulogne son visage industriel au tournant du siècle avec le développement à tout va des industries automobiles et aéronautiques. On connait l’histoire de Louis Renault mais celle de l’aviateur Gabriel Voisin est comparable. Après la guerre, comme Renault, Voisin est richissimegrâce à ses avions construits àBillancourt et se fait construire boulevard d’Auteuil par l’architecte Pierre Patout (qu’il a d’abord contacté pour concevoir des mai- sons préfabriquées à vendre dans les zones dévastées) un hôtel particulier hors normes, évoquant un sanctuaire, avec un salon de 100m 2 et 7 m sous plafond. La barre est mise trèshaut et les réalisations audacieuses vont semul- tiplier alentour. Patout, cinq ans plus tard, réalise un double hôtel particulier pour le peintre Alfred Lombard qui s’installe à Boulogne dans ces années-là comme
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzI4OTI4