Guide Vallée de la culture septembre octobre 2019
29 28 leur attachement, dont une exception- nelle lettre d’amour de Chateaubriand, datée de « mardi matin », où il écrit : «Enfin je vais vous voir aujourd’hui ! Il me semble que des siècles se sont écoulés depuis que je vous ai dit que je vous aime, que tout mon bonheur est entre vos mains. » Le plus fameux des salons Cet automne, la Maison publie dans un cahierdédié*letémoignageentrèsgrande partie inédit de Louis de Loménie, intime deMadameRécamieretdeChateaubriand, tiré d’un manuscrit acquis en 2018. L’auteur, professeur de littérature fran- çaise au Collège de France puis à l’École Polytechnique, entre à l’Académie française en 1871. La plus grande partie de son journal est consacrée au salon de Madame Récamier, dont il est l’un des fidèles. Il évoque les dernières années de la « liaison » avec Chateaubriand, de 1840 à 1848, et l’élaboration des Mémoires d’outre-tombe à l’Abbaye-aux- Bois au gré des lectures données par Chateaubriand et ses amis. Sa présence dans la Maison Muse et mécène, la « Belle des belles » pose pour Gérard, Canova, Chinard et bien sûr David. La Maison de Chateaubriand possède une copie d’atelier de son célèbre portrait sur une méridienne, aujourd’hui exposé au Louvre. Ce meuble de repos en acajou, à la mode à la fin du XVIII e siècle, trône aujourd’hui au rez-de-chaussée de la Maison, dans le salon bleu. À l’étage, la chambre qu’elle occupe de 1818 à 1826 après que Chateaubriand a vendu sa propriété, lui est toujours dédiée. Fraîchement restaurée, elle est meublée en bois d’érable blond, essence prisée à l’époque de Charles X, et décorée d’un nouveau tissu mural choisi parmi les collections de motifs de la fin du XVIII e siècle de la Maison Braquenié. Un bel hommage posthume rendu à la confidente de l’écrivain. • Programme page suivante Du Directoire à la monarchie de Juillet, son salon parisien de l’Abbaye-aux-Bois réunit les plus grands penseurs. L’élite se presse chez Madame Récamier, riche bourgeoise et femme d’esprit d’une rare beauté, qui suscite l’admiration de ses contemporains. Amante, amie et confi- dente de Chateaubriand, elle séjourne à de nombreuses reprises à la Vallée- aux-Loups et, en sa mémoire, la Maison présente les dernières acquisitions qui lui sont liées, lettres, objets et portraits. Correspondance L’écrivain et la salonnière se sont ren- contrés en 1817, sous la Restauration. Chateaubriand, pair de France couvert d’honneurs, fait face à la critique pour ses prises de position dans un journal polémique dont il vient de prendre la tête. Épuisé, il trouve le réconfort dans les bras de Madame Récamier et entame avec elle une relation qui dure de nombreuses années. Si seule une part infime de leur abondante corres- pondance est parvenue jusqu’à nous, trois lettres autographes récemment acquises par la Maison témoignent de Du 26 septembre au 13 octobre, la Maison perpétue le souvenir de la « Belle des belles » 170 ans après sa disparition. Juliette Récamier MAISONDE CHATEAUBRIAND àlaVallée-aux-Loups rendez -vous rendez -vous Juliette Récamier par A. Claude, d'après Jacques-Louis David, peinture sur porcelaine, coll. VAL-Maison de Chateaubriand © CD92/VAL-MDC * 9 e volume des Cahiers de la Maison de Chateaubriand, en vente à la boutique de la Maison (10 €). © CD92/Julia Brechler
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