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N° 23
MAI 2014
ÇA BOUGE
dans les classes
QUAND L’ART DE LA RUE
ENTRE AU COLLÈGE
Grâce au dispositif Premis, une dizaine d’élèves du collège
Georges-Pompidou de Villeneuve-la-Garenne s’initient chaque
mercredi au graf. Entre feutres et bombes de peinture, ils laissent
libre cours à leur imagination et reprennent confiance en eux.
Mercredi 13h30. L’atelier graf vient de
commencer au collège Georges-Pom-
pidou de Villeneuve-la-Garenne. Les
élèves, feutres en main, s’appliquent
sur leur feuille A4 et peaufinent leur
motif : une lettre, un animal ou un per-
sonnage. Le silence règne. Pour rien au
monde ces jeunes âgés de 11 à 15 ans ne
manqueraient l’atelier « s’exprimer par
le graf » qu’ils suivent grâce au disposi-
tif Premis (Plan pour la réussite à l’école
et une meilleure insertion scolaire).
Financé par le Département, celui-ci
permet à des élèves en difficulté de par-
ticiper à un atelier créatif et de retrouver
ainsi le goût d’apprendre.
« Quand on
m’a proposé de participer à Premis, j’ai
tout de suite accepté
, raconte Nadjim,
11 ans, en 6
e
.
J’aime bien dessiner mais
dans ma ville le graf n’est pas autorisé.
Mon motif préféré? La tête de mort, je
trouve que c’est original. »
Dès le départ, Élodie Lebourd, ani-
matrice culturelle et surveillante au
collège, a raconté à ces élèves toute
l’histoire du tag, mais elle leur a aussi
rappelé les règles.
« Ils ont vite com-
pris qu’ils pouvaient s’exprimer sur
certains murs autorisés mais pas
partout
, souligne-t-elle.
Ce sont des
élèves intelligents, parfois un peu agi-
tés mais pleins de bonne volonté et
surtout très motivés. »
L’IMAGINATION
AUX COMMANDES
« Allez, rends ta feuille plus vivante »
,
demande Élodie à un jeune. Ici, pas de
cours dirigé, chacun peut choisir son
motif et le dessiner soit à partir d’un
modèle soit en puisant dans son ima-
gination. Pas d’enjeu de performance
non plus. Les jeunes évoluent à leur
rythme.
« Je trouve que je ne dessine
pas très bien, mais bon, maintenant ça
va mieux
, confie Sofiane, 12 ans, en 6
e
.
Et çame permet de décompresser après
les cours. J’aime bien les effets de relief
que l’on peut créer avec le graf. C’est
très différent d’un dessin normal. »
15h. Les élèves sortent sur le parking
situé devant le collège pour essayer
les bombes de peinture sur l’herbe.
C’est une première pour eux.
« Je n’en
ai jamais utilisé de ma vie »,
s’exclame
Nadjim, ravi. D’ici à la fin de l’année
scolaire, ils créeront à la bombe une
grande fresque sur toile, qui sera
ensuite accrochée sur les murs du
collège. Des perspectives motivantes
pour tous mais aussi l’occasion pour
certains de se réconcilier avec leur
établissement.
« J’ai de meilleures
notes »
, conclut Sofiane.
Et ce n’est pas fini ! Bientôt, Élodie
emmènera tous les participants de
l’atelier à Colombes, à la rencontre de
professionnels du graf…
Collège Georges-
Pompidou,
à Villeneuve-
la-Garenne.
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