Revue Vallée de la Culture n°8 - page 90

ISSY-les-
moulineaux
Contemporains
FRUIT DÉFENDU
JulienGudéapropose saversionde lapomme, en3D, spec-
taculaire et…croquée ! Un acte qui aura coûté le paradis à
AdametEve.Aujourd’hui «Apple»s’estappropriéce sym-
boledu fruit de la connaissance et le tendà la planètepour
qu’elle le croque. Gudéa le sculpteur a d’autres visées. Sa
pomme n’est pas en or comme celles cueillies par Héra-
clès aux Hespérides mais en résine acrylique. Elle n’est
pas«pommedediscorde»générant laguerredeTroie, ni
empoisonnéepar laplumedesGrimm. LapommeGudéa
se croque pour faire jaillir la pulpe
« évocation d’un purmo-
ment de bonheur »
. Dionysos aurait pu l’offrir à Aphrodite
déessede l’amour.
Grosse pomme
a les jouesd’uneBlanche-
Neige rougissante qui n’attend que d’être
croquée
! De la
soustractiondechairlesculpteurfaitnaîtreledésirdechair !
Julien Gudéa,
Grosse pomme croquée
, 2013, résine
acrylique (80 cm x 80 cm x 80 cm)
ROCK’N’ROLL HARIBO
Plasticien, Stéphane Gautier procède par accumulation
d’un même objet-support choisi dans le monde de l’en-
fance. L’artiste compile, assemble, encolle et expose des
tableaux dont l’imagerie reprend symboles et signes uni-
versels.
The Rolling Bears
dévoile en grand format –
The
Tongue
– la langue rouge diaboliquement provocante du
chanteur Mick Jagger, logo emblématique du groupe
des Rolling Stones dès 1971 (couverture de l’album
Sticky
Fingers
).
The Rolling Bears
est un tableau rock’n’roll uni-
quement constitué de nounours Haribo qui ont le pou-
voir de convoquer les sens dès le premier regard : goût
guimauve-chocolat, odeur et texture inimitables, associés
aux sonorités rock des « mauvais garçons » et pour la
bonne bouche, à leur esthétique : le goût de la provoc’ !
Stéphane Gautier,
The Rolling Bears
, 2013, technique mixte
(100 cm x 81 cm)
LU ET VU !
Sébastien Duranté emprunte à l’inspiration Pop Art sa
pratique du détournement d’objet et ses couleurs flashy.
« Lepetit LU»désormais s’exposepour être« lu»et«vu »,
enlieuetplaced’êtregrignotéausacrosaintgoûter.Lagour-
mandiseamuéetmuté,delabouched’enfantquisavoure…
à l’intellect de l’adulte qui analyse. L’habile jeu de mot a
déplacé l’identité du petit LU. Il s’habilleXXL, s’expose sur
le marché de l’art et signe par là son impossible retour en
enfance. La nostalgieWarhol habille
LU
en total look rose
fluo, sonformatgéants’accrocheàhauteurd’yeux, ceuxdes
grands, lui conférantlestatutd’untableau-sculpture…« Le
petit LU» sacré objet d’art !
Sébastien Duranté,
LU
, 2010, résine polyester (105 cm x
120 cm)
© Julien Gudéa
© Stéphane Gautier
© Sébastien Duranté
1...,80,81,82,83,84,85,86,87,88,89 91,92,93,94,95,96,97,98,99,100,...122
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